L’enquête menée actuellement au sujet du piratage du compte Twitter du ministère de la Justice révélera un coupable : les hackers marocains, regroupés en unités institutionnelles pour « faire le boulot ».
L’affaire Pegasus nous a donné un avant-goût de la guerre de désinformation menée aujourd’hui dans l’espace cybernétique. Avec la guerre en Ukraine, les choses se sont amplifiées. Pratiquement tous les sites russes ont été bloqués ; la machine tentaculaire occidentale canalise, trie et diffuse toutes les informations concernant l’Ukraine, avec une proportion très importante de la propagande de guerre.
Le Maroc, on a failli l’oublier. S’appuyant sur la technologie israélienne en matière de guerre cybernétique, sociétés écrans, geeks et hackers israéliens sous-traitent au profit du Maroc dans la région maghrébo-sahélienne. L’Unité 8 200, service d’élite du renseignement israélien et fournisseur officiel de hackers, possède une succursale au Maroc et travaille d’arrache-pied.
On sait que les vétérans de cette unité de renseignement militaire israélienne sont recrutés par les entreprises de cybersurveillance les plus performantes du pays. Un quart des salariés du groupe NSO, à l’origine du scandale Pegasus, viennent des rangs du Mossad. Propager des fake news, désinformer, noyauter et infiltrer sont devenus autant d’armes entre les mains des plus offrants.
C’est ainsi qu’Israël a contaminé toute la région, principalement le voisin marocain, qui, pour contrer l’hégémonie de l’Algérie, est prêt à s’embarquer dans toutes les compromissions. Les centaines d’agents de l’Unité 8-200, ses « geeks », ses armées de hackers, ses sayanim et ses agents hautement qualifiés dans le pillage et la collecte de l’information ont « marchandisé » l’information, n’importe quelle information, qui est devenu un produit vendable, exportable et hautement stratégique pour « stériliser », neutraliser ou désarticuler Etats et individus ; les fake news les deep fakes ne sont qu’un petit aperçu du carnage provoqué dans l’univers informationnel d’aujourd’hui.