Face au risque de tarissement des exportations de gaz russe vers l’Europe, 40 % de l’approvisionnement européen, se tourne vers d’autres pays, dont l’Algérie pour négocier des volumes additionnels.
En effet, en moins d’une semaine, le ministre des Affaires étrangères italien, Luigi Di Maio, et le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, ont sollicité l’Algérie pour un éventuel complément aux importations qui arrivent déjà par gazoduc, à hauteur de 28 % pour l’Italie et de 29 % pour l’Espagne.
Peut-on donc conclure que le conflit russo ukrainien pourrait profiter à l’Algérie qui pourra désormais faire de sa ressource gazière une fenêtre de tir pour batailler dans le champ économique européen ?
Tout incite à le croire en tout cas sachant que l’Algérie est le dixième producteur mondial de gaz,onzième réserve mondiale avec 50 ans de production à venir, selon des estimations, et troisième fournisseur de gaz à l’Europe (11 %).
Et cela reste l’avis même de la banque mondiale, BM, estimant dans son dernier rapport que les pays exportateurs de gaz, notamment, sont aussi susceptibles de bénéficier d’une augmentation structurelle de la demande provenant d’Europe, les autorités de l’Union ayant annoncé leur volonté de diversifier leurs sources d’approvisionnement énergétique.
« Personne ne sortira gagnant d’une guerre aussi dévastatrice que celle en Ukraine, mais des pays tels que le Qatar, l’Arabie saoudite, le Koweït, la Libye et l’Algérie pourraient observer une certaine amélioration de leur équilibre budgétaire et de leur balance extérieure, ainsi que d’une croissance plus élevée » lit-on, dans ce sens, dans le rapport de la banque mondiale soulignant par ailleurs, que les répercussions de la crise en Ukraine vont concrètement affecter les économies d’autres pays de MENA, même si l’impact ne sera pas le même selon les pays.
Elles risquent d’aggraver plus encore l’insécurité alimentaire et la qualité de vie dans la région, déjà mises à mal par la COVID-19, les perturbations touchant la chaîne d’approvisionnement et les problèmes internes spécifiques à chaque État.
La banque mondiale considère dans cette même perspective que schématiquement, il est possible de résumer les principaux types d’impact à travers 5 catégories, dont : 1- les chocs des prix des produits alimentaires (particulièrement le blé), 2- la hausse du prix du pétrole et du gaz, 3- l’aversion mondiale face au risque/le repli sécuritaire (ce qui pourrait affecter les flux de capitaux privés vers l’ensemble des marchés émergents), 4-les transferts de fonds, et 5- le tourisme », indique la BM.