La décision prise par le président de la république lors de la dernière réunion du Conseil des ministres portant sur l’interdiction de l’exportation de tous les produits de consommation que l’Algérie importe, tels que le sucre, les pâtes, l’huile, la semoule, et tous les dérivés du blé marque une grande étape dans la lutte contre le sabotage de l’économie nationale.
L’Algérie a souffert depuis longtemps de ces exportateurs de produits subventionnés, sans jamais réagir, et c’est une bonne chose que le président Tebboune ait décidé enfin de mettre le holà. C’est une réalité admise par tous que ces indues exportations tolérées depuis des années n’ont jamais profité au pays, seuls les importateurs en ont tiré profit. L’ère Bouteflika a permis tous les dépassements à telle enseigne que l’on a assisté à la naissance d’une multitude de faux importateurs et de faux exportateurs qui se sont enrichis en quelques tours de main.
Il est temps de stopper les saboteurs de l’économie nationale, les faux investisseurs, les faux exportateurs, les faux importateurs…l’heure est à la rigueur, à la promotion de la production nationale, à des importations ciblées et à des exportations profitables pour l’économie du pays. Au lieu d’exporter des marchandises issues des produits subventionnés, pourquoi ces exportateurs n’investissent-ils pas ici en Algérie dans la céréaliculture, dans l’oléiculture, dans la culture du colza, dans l’élevage bovin… ? Ils ne le feront pas, car leur objectif n’est pas de bâtir pour le pays une économie viable. La majorité d’entre-deux, comme le montrent si bien les scandales financiers des trois dernières années, c’est comment amasser de l’argent facile et transférer illégalement des devises à l’étranger.
Le mal commis à l’économie nationale autant par des responsables véreux que par de faux investisseurs est très profond, et il faudrait des mesures drastiques pour l’extirper. Le projet de loi décidé par le président Tebboune relatif à la criminalisation de l’exportation des produits qui ne sont pas produits en Algérie fait partie de ces mesures drastiques nécessaires pour lutter contre le mal profond qui ronge l’économie du pays. Autant la loi doit être sévère contre les faux investisseurs, autant elle doit encourager les investisseurs productifs et les promoteurs de la production nationale. Il faudrait lancer en même temps une chasse implacable contre les saboteurs de l’économie nationale et des dispositifs incitatifs envers les vrais investisseurs. Les investisseurs relevant du secteur agricole et du secteur agroalimentaire utilisant des matières premières locales doivent bénéficier d’une attention particulière de la part de l’Etat. Car il y va de la souveraineté alimentaire.