La Russie a en effet introduit dans la nuit de lundi à mardi des restrictions aux exportations vers quatre républiques ex-soviétiques sur les céréales, dont elle est une exportatrice majeure, afin d’éviter des pénuries et une explosion des prix.
« La Russie introduit une interdiction temporaire d’exportation de céréales vers les pays de l’Union économique eurasiatique (…) », a indiqué le service de presse du gouvernement russe. L’UEE unit économiquement la Russie au Kazakhstan, Bélarus, Arménie et Kirghizstan.
Russie et Ukraine: 29% des exportations mondiales de blé
Si ces pays de l’union sont les premiers concernés, de nombreux autres sont également très dépendants du blé russe et ukrainien. Rappelons que la Russie est le premier exportateur mondial, avec une part de 18%. Avec l’Ukraine, c’est 29%.
Cette proportion a augmenté ces dernières années avec le « réarmement agricole » russe qui a suivi les sanctions européennes en 2014, après l’invasion de la Crimée. Moscou avait en retour imposé un embargo sur les importations européennes, et en a profité pour augmenter sa production nationale sur certains produits agricoles.
Avec le blocage du blé ukrainien dans les ports bombardés, le risque de crise alimentaire pour de nombreux pays importateurs, notamment d’Afriche du Nord et du Proche-Orient n’est donc pas négligeable.
« Sur le pourtour méditerranéen, énormément de pays dépendent des exportations de blé. Au même moment, vous avez une terrible sécheresse qui sévit sur cette zone-là. Nous devons éviter une crise alimentaire dans les 12 à 18 mois à venir », alerte Julien Denormandie, le ministre de l’Agriculture.