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Alger

Les caractéristiques de l’économie de l’Algérie en temps de conflit russo-ukrainien

Autant les mesures à caractère social déployées sous ordre du président de la république en vue d’atténuer les effets de l’inflation mondiale sur les prix des produits de large consommation, ont permis de maintenir le pouvoir d’achat, le choc d’offre crée une désorganisation du secteur productif qui pourrait se répercuter sur les prix. 

Ainsi, face à la montée vertigineuse des prix des matières premières et leur rareté sur les marchés, l’état a décidé d’adopter une stratégie de secours « exceptionnelle » afin de soutenir la demande le plus en amont possible. Les pouvoirs publics se sont ainsi empressés notamment de rééchelonner les redevances des entreprises en difficultés et leur effacement pour certains projets de jeunes en extrême difficulté financière en difficulté et d’augmenter la dépense publique, notamment sous forme de transferts qui vont prendre la forme de pensions au bénéfice des jeunes en chômage provisoire,

Cependant ce qui rend singulière la situation économique de notre pays c’est bien la conjonction d’une baisse de demande classique avec un fort choc d’offre qui lui se propage et s’intensifie au fur et à mesure où la demande de biens se renforce 

Sous l’impact de la crise sanitaire, la capacité du secteur productif à fournir des biens et services s’est dégradée principalement en raison d’une perte sévère en productivité dans les opérations physiques, et le redéploiement de nombreuses ressources vers des activités à faible niveau de production 

Depuis fin 2019 les entreprises nationales qu’elle soit publique ou privées, n’ont eu de cesse d’essuyer des pertes sèches de capacité de production qui au vue de la conjoncture mondiale ne vont faire que s’intensifier. 

Jusque-là, l’argent public réussi à maintenir à flot des activités solvables, mais parfois insolvables,  mais les flux de la mondialisation commencent leur recomposition. Les blocages locaux, les pénuries naissantes dans la construction ou des intrants à l’industrie, les problèmes associés aux transports maritimes et aux conteneurs, entre autres ont précipité un ralentissement qui s’observait déjà avant la crise sanitaire.

Dans l’immédiat, il n’est pas à exclure que ces pénuries conduisent à une forte hausse des prix producteurs, et par ricochet, à de fortes hausses des prix à la consommation. Au mois de mars, les prix à la production ont augmenté de 5,5% . Le taux d’inflation a fait un bond spectaculaire, de 1,7% en février à 2,6% en mars.

Le scénario que nous dessinons est donc un scénario pessimiste, qui réunira des pénuries nombreuses sur les produits et une inflation ranimée. Cette conjonction aura tendance à s’inscrire dans la durée, les opérateurs en place tirant parti de ces pénuries et n’ayant aucun intérêt, du fait des conséquences de l’inflation, de s’endetter et d’augmenter significativement leur potentiel productif.

Les entreprises doivent prendre en compte ce changement de modèle, pour revoir leur management des opérations et leurs stratégies, dans un monde où le principal frein au développement de l’activité sera la pénurie de certains facteurs de production, et pas la demande.

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