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Le « marché de dupes » de Pedro Sanchez et Mohamed VI

Le journal espagnol El País a publié hier, l’intégralité du message envoyé par le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez au roi du Maroc Mohamed VI dans lequel il lui a assuré son appui au plan d’autonomie proposé par Rabat quant à la décolonisation du Sahara occidental.

Selon le quotidien espagnol, le message qui date du 14 mars 2022, soit quatre jours avant l’annonce faite par le palais royal marocain, Pedro Sanchez souhaite entamer une « nouvelle étape dans notre relation avec le Maroc basée sur le respect mutuel, le respect des accords, l’absence d’actions unilatérales », écrit le gouvernement espagnol dans un communiqué. El País a expliqué que Pedro Sanchez fait allusion à la fermeture par les autorités marocaines du bureau de douane de Melilla l’été 2018 et son intention d’élargir ses eaux territoriales pour contenir les îles Canaries.

  Pour ce qui est des défis communs entre les deux pays, Sanchez entend par là « la coopération en matière de gestion des flux migratoires en mer Méditerranée et en océan Atlantique”.

  En outre, le dirigeant espagnol a appelé à “un retour total à la vie normale concernant la circulation des personnes et de la marchandise au bénéfice des deux peuples et ce, pour garantir une stabilité et une paix régionales pour les deux pays”.

  Quant à la paix régionale entre l’Espagne et le Maroc, l’auteur du communiqué paru dans les colonnes El País  a précisé que Madrid insistait sur sa souveraineté indiscutable sur les deux enclaves Ceuta et Melilla.

  Qu’est-ce que ce « deal » change dans le droit international ? Rien du tout, malgré son aspect politique et diplomatique qui désaxe les fragiles équilibres au Maghreb, tout en fuyant la responsabilité historique de l’Espagne vis-à-vis du dossier sahraoui. D’ailleurs l’ONU a rappelé que le conflit au Sahara Occidental doit être résolu avec un « engagement total (des parties) dans le processus politique facilité par l’ONU ».

   C’est dans cette perspective que les parties intéressées par le conflit, directement ou indirectement, doivent soutenir les efforts de l’envoyé personnel pour le Sahara, Staffan de Mistura, « visant à reprendre le processus politique de négociation entre les parties au conflit [Le Front Polisario et le Maroc] ».

Comme pour la « normalisation » avec Israël, ce soutien du Plan d’autonomie de la part des Espagnols risque d’être « sans effet » sur le terrain. Au contraire, il ne fera qu’alimenter la crise et exacerber les tensions au plan régional.

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