La 25e édition du Salon International du Livre d’Alger (SILA), a organisé avant-hier, une rencontre qui s’intitule « l’histoire à l’épreuve du roman », qui a réuni des écrivains algériens et italiens, qui ont passé en revue leurs parcours et leur vision de l’histoire.
Stefania Auci, auteure italienne de romans historiques à succès, est revenue sur son œuvre « Les Lions de Sicile ». « Mon roman retrace l’histoire des Florio, une famille très importante de Sicile. En 2015, en discutant avec un collègue, l’idée m’est revenue d’écrire sur cette famille. Le premier tome porte sur la première et la moitié de la deuxième génération. Alors que le deuxième volume relate le parcours de la deuxième et troisième génération. C’est un peu revenir sur les changements de ces personnes de part leur caractères ou sentiments et de leurs évolution au sein de la société » a-t-elle dit.
De son côté, Ricardo Nicolaï, écrivain italien, auteur du roman « Ali Bitchin, pour l’amour d’une princesse », paru en Italie et en Algérie, est revenu sur sa « rencontre » avec Ali Bitchin, un soir d’été en 2007 : « Lors d’une visite guidée à la ville de Massa (Toscane), il y avait un architecte qui illustrait les fortifications de la ville. Il racontait que le prince les avait construit pour se protéger des invasions barbaresques. Mais ces derniers ont kidnappé un enfant de la ville et l’ont conduit à Alger à l’époque ottomane. C’est cette histoire qui m’a poussé à écrire ce roman. Je me suis tout de suite attiré par cette histoire » a-t-il confié.
Et d’ajouter : « J’ai commencé à étudier, à lire et à faire mon premier voyage mental dans la ville d’Alger. J’ai trouvé une lettre dans les archives de la ville qui revient aux années 1700 ».
L’auteur a également indiqué que son roman retrace la biographie d’Ali Bichin, qui a beaucoup souffert à différentes étapes de sa vie. « Je me suis interrogé sur l’histoire de ce dernier et de ses combats, en soumettant des souvenirs d’une époque commune entre l’Algérie et Italie » a-t-il dit.
Converti à l’islam, Ali Bichin, fut grand amiral d’Alger, vers 1621, époux de la fille de Roi de Koukou. Il avait construit une mosquée à Alger à la demande de son épouse algérienne.
Lazhari Labter, journaliste, poète et essayiste est revenu sur son ouvrage, « Laghouat la ville assassinée ou le Point de vue de Fromentin » (éditions Hibr), qui raconte une épopée encore méconnue, ou ignorée complètement, sur l’histoire de notre pays. « La ville de Lghouat comme beaucoup d’autres villes algériennes, a été prise de manière violente par les français le 4 décembre 1852. Cette histoire est restée dans la mémoire populaire jusqu’à nos jours » a-t-il affirmé.
A travers ce livre, « je raconte une histoire réelle et documentée à base de faits attestés. Il y a aussi des « blancs » ou des failles dans l’histoire que je comble avec de l’imagination pour essayer de comprendre ce qui s’est passé à l’intérieur de la ville assiégée » a-t-il déclaré.
Selon l’intervenant : « La seule difficulté pour écrire un roman historique réside dans l’archive, surtout si elle est unilatérale, c’est-à-dire le regard de l’autre, et si elle est multiple, il est facile d’écrire un roman qui comporte un sujet historique ».
Le roman de Lazhari Labter revient sur un massacre commis par les troupes coloniales françaises à Laghouat (plus de 6000 algériens tués), le 4 décembre 1852. Ce génocide a été raconté par Eugène Fromentin dans le livre « Un été dans le Sahara ».