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Malheur au peuple qui se nourrit de ce qu’il ne cultive pas

 «Malheur au peuple qui se nourrit de ce qu’il ne cultive pas et qui s’habille de ce qu’il ne tisse pas». La guerre actuelle en Ukraine avec ses conséquences en cascade partout dans le monde illustre toute la justesse de cette citation. Considérée comme le grenier céréalier de la planète, l’Ukraine nourrit de nombreux pays d’Afrique et du Moyen-Orient et si le conflit s’étale encore dans le temps, la crise alimentaire qui secoue actuellement la planète va s’aggraver dangereusement.

Chaque conflit armé, chaque crise sanitaire ou autre dans le monde  dévoile  encore et encore la vulnérabilité des pays africains et moyen-orientaux. Ils dépendent de tout ( produits alimentaires, produits agricoles,  armes,  médicaments,  habillement …) des marchés internationaux. Les récents rapports des organisations mondiales font ressortir qu’un péril imminent pèse sur  la sécurité alimentaire de plusieurs pays notamment africains et moyen-orientaux en raison du conflit en cours entre la Russie et l’Ukraine.

 Les manifestations populaires qui secouent ces jours-ci certains pays, à l’exemple de l’Irak, du Maroc et de la Tunisie en raison de la cherté de la vie et des pénuries ne sont qu’un prélude à des explosions de colère encore plus virulentes dans les pays de la dépendance alimentaire. Rien n’indique pour l’instant que la guerre russo-ukrainienne va prendre fin de sitôt. Au contraire, tout indique que ce conflit est appelé à durer  et l’on s’achemine tout droit comme l’a prédit le secrétaire général de l’ONU, le portugais Antonio Guterres, vers  un ouragan de famines et un effondrement du système alimentaire mondial.

 Même si l’Algérie est loin derrière, l’Egypte, le Soudan, la Somalie qui dépendent à plus de 80% du blé russe et ukrainien, il n’en demeure pas moins qu’elle figure  elle aussi en haut de l’affiche des gros pays dépendants de l’étranger pour son alimentation. La hausses des prix , les  pénuries actuelles en semoule, en lait et en huile de table…sont des expressions visibles  de cette dépendance suicidaire des marchés mondiaux

Les prévisions du  FAO-OCDE  pour les huit années à venir indiquent que les prix des produits agricoles mondiaux  vont connaître de conséquentes augmentations et que les marchés des denrées alimentaires seront soumis à diverses tensions. Ce qui doit pousser dès maintenant les pays dépendant des containers étrangers à retrousser leur manche et à produire ce qu’ils consomment. L’Algérie, dont l’économie est toujours tributaire des hydrocarbures, doit revoir en urgence son mode de fonctionnement économique. Car en dépit des efforts engagés et de tous les programmes mis en place, on dépend toujours pour notre alimentation de l’étranger. Ce qui est inadmissible pour un pays qui était il y a plus de 2000 ans le grenier de Rome.   

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