Ramadan 2022 débute pour les Algériens avec des prix hors de portée. La pomme de terre reste toujours à 100 dinars et plus, l’huile se fait désirer dans certains centres urbains et le lait, il faut avoir des « épaules » pour avoir sa ration.
Pourtant, au plan officiel, tout semble entrer dans l’ordre. Le marché national sera approvisionné, durant le mois sacré, en quantités « considérables » de produits alimentaires de large consommation, a affirmé un responsable du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations.
Lors d’une journée d’information organisée par l’Observatoire national de la société civile (ONSC) sur « la participation de la société civile à la rationalisation de la consommation et à la réalisation de la stabilité sociale », le directeur de la Régulation des marchés et des activités commerciales au ministère, Ahmed Mokrani a expliqué que « toutes les données confirment la disponibilité de stocks suffisants de produits de large consommation jusqu’au-delà du mois d’août prochain, ce qui permettra d’assurer un approvisionnement permanent durant le mois de Ramadhan », citant, à ce propos, les produits à forte demande, tels que l’huile, le sucre, le lait, la viande et la semoule.
Durant le mois de Ramadhan, un quota supplémentaire de 5000 tonnes de poudre de lait viendra s’ajouter aux quantités distribuées habituellement estimées à 14.599 tonnes/mois au profit de 120 unités de production de lait conventionnées avec l’Office national du lait (Onalait), a expliqué M. Mokrani, faisant état d’une autre quantité de 1500 tonnes de poudre de lait qui sera distribuée, en coordination avec les services agricoles, au niveau de 15 unités de production relevant du groupe public « Giplait ».
S’agissant du blé tendre et dur, il a assuré la disponibilité « suffisante » des stocks, de manière à assurer un approvisionnement « normal » du marché, appelant les consommateurs à éviter d’acquérir la semoule de façon excessive.
Quelque 24.000 tonnes de farine, 11.000 tonnes de semoule et 4333 tonnes d’huile sont produites quotidiennement, a-t-il fait savoir, indiquant qu’environ 45.500 tonnes de viande rouge et 47.000 tonnes de viande blanche sont également disponibles.
Pour sa part, le Secrétaire général du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, El-Hadi Bakir a souligné que son département veillait à protéger le pouvoir d’achat du citoyen, à travers l’ouverture de marchés de la Rahma à travers l’ensemble du pays et l’autorisation de la vente au rabais de tous les produits et marchandises.
A cet effet, il a appelé les commerçants et artisans à contribuer au succès de ces marchés, en coordination avec les communes pour assurer la stabilité des marchés et barrer la route aux spéculateurs.
Lors de cette journée d’information, les participants ont souligné la nécessité de coordonner les efforts entre les différents acteurs pour rationaliser la consommation, notamment durant le mois de Ramadhan, parallèlement aux efforts déployés pour assurer les différents produits de consommation. Dans ce cadre, le président de l’Observatoire national de la société civile, Abderrahmane Hamzaoui a souligné que « la rationalisation de la consommation est une nécessité sociale pour maintenir l’équilibre de la société ». Il a souligné, dans ce sens, la nécessité de dynamiser le rôle de la société civile, à travers des programmes et des campagnes de sensibilisation.
Hamzaoui a appelé toutes les associations caritatives à « coordonner leurs efforts, à intensifier leurs campagnes et leurs initiatives, et assurer un approvisionnement aux familles nécessiteuses, en collaboration avec les différents organismes et les pouvoirs publics pour consacrer les valeurs de solidarité ».
Les écarts entre le discours ambiant, optimiste à souhait, et les réalités du terrain posent problème pour le citoyen ; mais gageons que d’ici la fin de la première semaine de ramadan, les prix vont drastiquement chuter, après avoir dépassé les pics de la demande.