L’Algérie qui entretient de très bons rapports avec la Russie et qui a choisi le 2 mars dernier l’abstention lors du vote de la résolution de l’ONU condamnant l’offensive russe en Ukraine, s’attelle actuellement dans le cadre du groupe de contact arabe à faire taire les armes en Ukraine.
Mission diplomatique complexe et épineuse, il faut en convenir, au regard des manœuvres occidentales qui tentent en usant de toutes sortes de surenchères de transformer l’Ukraine en un nouveau Vietnam pour la Russie, mais le jeu en vaut la chandelle. Mettre fin au conflit Russo-ukrainien qui fait peser de lourdes menaces sur la sécurité alimentaire et énergétique de plusieurs pays et affermir les fondements de la paix dans le monde mérite, en effet, de déployer tous les efforts et de proposer tous les bons offices.
La neutralité observée par l’Algérie face au conflit ukrainien et ses relations historiques avec la Russie vont jouer grandement dans cette mission du groupe de contact arabe. Plus d’un mois déjà depuis que la guerre a éclaté et toutes les rondes de négociations entre l’Ukraine et la Russie, n’ont abouti qu’à de maigres résultats. Hormis des cessez-le-feu précaires, la guerre est toujours là avec son lot de morts, de destructions et de perturbations de l’économie mondiale.
Les tentatives entreprises jusque-là pour écouter les parties en conflit, connaître dans le détail leurs opinions et leurs exigences, trouver un terrain d’entente et rapprocher les vues pour dégager un accord final n’ont débouché sur rien de notable. Chaque partie campe sur ses positions. La Russie veut une Ukraine neutre et dénucléarisée. L’Ukraine aspire à intégrer l’OTAN et l’Union européenne. Que faire pour rapprocher ces vues antagoniques et résoudre rapidement ce conflit que certains considèrent déjà comme un prélude pour une troisième guerre mondiale ? Revenir évidemment au droit international et à la Charte des Nations unies tout en prenant en compte les intérêts des parties en conflit.
C’est ce qu’ont fait justement les ministres arabes des Affaires étrangères, qui se sont entretenus à Moscou avec le ministre des Affaires étrangères russe, Serguei Lavrov et à Varsovie avec les responsables ukrainiens. On ne sait pas pour l’instant quels sont les résultats de cette mission. Arrivera-t-elle à =arracher une solution politique à cette guerre ? Tout porte à croire que les démarches du groupe de contact arabe ne seront pas vaines. La visite de Sergueï Lavrov en Algérie en est un indice. L’espoir est permis.