Une lecture intéressée des statistiques cumulées fait ressortir une évidence qu’un démêlage des titres de perfectionnement par secteur d’activité ne saurait dissimuler, même en faisant prévaloir la convergence des coefficients de stabilité macro-économique en cette pleine la tourmente financière : des trois pays du Maghreb, c’est l’Algérie qui détient le déficit budgétaire le plus important.
Après avoir franchi le cap de 13,5 % du PIB en 2021, le déficit budgétaire devrait dépasser la barre de 16,5% du PIB en 2022 (prévisions), même si, paradoxalement, cet écart signifiant en apparence ne présagera pas d’une crise financière irréversible d’autant que l’Algérie continuera d’avoir la maîtrise de son taux d’endettement.
Jusqu’à présent et toujours fidèle à sa doctrine qui consiste à décliner quoiqu’il en advienne le soutien multilatéral (en particulier du FMI), le gouvernement parvient à financer les transferts sociaux en puisant sur les dividendes tirés de la montée des cours du pétrole et bientôt du gaz naturel. Néanmoins, nombreux sont les spécialistes et observateurs nationaux et internationaux qui alertent sur le fait que la pérennité de ce système social dépend fortement du paramètre très évolutif du prix des hydrocarbures et enferme de ce fait en soit les facteurs de sa faiblesse.
En effet, le modèle de croissance algérien demeure basé sur un triptyque : à savoir une massive production et exportation des ressources, notamment en hydrocarbures qui représentent entre 20 et 25 % du PIB national et plus de 90 % des exportations, une faible tertiarisation de l’activité, notamment en ce qui concerne le tourisme et les services à la personne et enfin la forte présence de l’État dans l’économie.
Il est clair que la pérennité de ce modèle de croissance dont les pouvoirs publics ont du mal à transmuter dépend fortement des cours des hydrocarbures, or, l’expérience nous enseigne la précarité de tout type de modèle dépendant des fluctuations conjoncturelles au niveau des marchés internationaux et des humeurs des bourses des changes et des matières premières, des facteurs qui impactent de manière endémique le PIB algérien.