La nouvelle grille indiciaire des salaires des fonctionnaires, applicable depuis le 1er mars, permettra une augmentation « significative » des salaires qui s’étend aux primes et indemnités mensuelles et non mensuelles, a indiqué Nacéra Moussaoui, directrice des Systèmes de paie à la Direction générale du budget, du ministère des Finances.
« L’augmentation du point indiciaire concerne deux volets : le premier est relatif à l’augmentation de la grille indiciaire des salaires, c’est-à-dire, une augmentation verticale de l’indice minimal de chaque catégorie et une augmentation horizontale de l’indice minimal correspondant aux grades », a précisé Mme Moussaoui.
L’autre volet, a-t-elle ajouté, est lié aux « primes et indemnités mensuelles et non mensuelles, sachant que celles-ci sont calculées sur la base du salaire de base, avec un pourcentage variant d’un secteur à l’autre (éducation, santé…), de pas moins de 65% ». Ainsi, l’augmentation touchera toutes les primes ».
En effet, explique-t-elle, lorsqu’on ajoute 50 points à l’indice dans le salaire de base et jusqu’à 30 points dans les grades, l’on obtient un total de 80 points multipliés par la valeur du point indiciaire (45 Da).
S’agissant des règles prises en considération lors de la révision de la grille indiciaire, la responsable a expliqué que le système de rémunération dans la fonction publique s’appuyait sur la qualification pour chaque catégorie, de manière à ce que l’avancement dans la catégorie donne lieu à une augmentation du salaire de base.
« 50 points ont été ajoutés à chaque catégorie pour maintenir ces écarts opérés par le système compensatoire, mais les augmentations restent, grosso modo, destinées aux personnes à faible revenu pour améliorer leur pouvoir d’achat », a fait savoir la représentante du ministère des Finances.
Augmentation annuelle des salaires de 400 milliards Da et pas moins de 145 milliards Da destinées à l’allocation chômage
L’incidence financière de ces augmentations s’élève à près de 220 milliards Da/an, avec effet rétroactif à compter du 1er mars 2022, a précisé Mme Moussaoui.
Lors de cette revalorisation des salaires, les récentes augmentations, pour appliquer le nouveau barème de l’Impôt sur le revenu global (IRG) à partir de janvier 2022, ont été également prises en compte.
En somme, l’augmentation des salaires opérée grâce à ces deux éléments (hausse du point indiciaire et réduction de l’IRG) « est en moyenne de 5600 à 6000 Da et peut atteindre parfois 10.000 Da ».
La responsable a rappelé la suppression de l’IRG pour la catégorie touchant des salaires inférieurs à 30.000 DA.
Un salarié de cette catégorie qui représente la catégorie 1 dans la grille des salaires aura 4.300 DA d’augmentation grâce à la révision du point indiciaire début mars 2022, après avoir bénéficié précédemment de la suppression définitive de l’IRG, soit une augmentation de 6.100 DA/mois.
La réduction de l’IRG coûte au Trésor public 180 mds DA/an, tandis que l’augmentation du point indiciaire lui coûte 220 mds DA, sachant que l’augmentation annuelle des salaires s’élève à 400 mds DA en 2022, a expliqué Mme. Moussaoui.
La révision du point indiciaire dans la fonction publique touchera plus de 2,7 millions de fonctionnaires et agents contractuels dont 2,4 millions pris en charge dans le cadre du budget de l’Etat et près de 360.000 dans le cadre du budget des collectivités locales. La différence sera prise en charge par le Trésor.
Concernant l’amélioration du pouvoir d’achat, la responsable a souligné qu' »en plus de la revalorisation des salaires, le fonctionnaire bénéficiera de l’augmentation du point indiciaire, de même que le chômeur aura droit à une allocation chômage ».