Au moment où les autres compagnies ont repris une activité identique à celle d’avant le déclenchement de la crise sanitaire, Air Algérie se bat encore pour retrouver sa vitesse de croisière. Le Plan de relance qui devait être lancé dès le début de l’année traîne encore, et la situation financière n’est guère à son meilleure niveau, loin s’en faut, faisant péricliter tout espoir d’un retour immédiat au top de ses moyens d’antan.
La Compagnie aérienne nationale Air Algérie comptait lancer un plan de développement 2021-2025 à partir de janvier 2022 pour renforcer sa position sur le marché algérien et occuper une place de prestige sur le marché aérien mondial, particulièrement dans l’espace africain. De ses diverses rencontres avec la Direction générale d’Air Algérie visant à examiner sa situation, à élaborer son plan de restructuration et à réformer sa gestion, le ministère des Transports, comptait sur la fin de la pandémie pour reprendre un taux de vols adéquat et renflouer les caisses vides.
En septembre 2021, le PDG par intérim d’Air Algérie avait donné un aperçu général sur la vision prospective pour le développement de la compagnie et se préparer à la période post-coronavirus, en prenant en considération les grands changements enregistrés en matière de transport aérien aux plans local, régional et international. Des mesures à prendre avaient été également été discutées et fixées pour permettre à la compagnie d’occuper une place de prestige, particulièrement dans l’espace africain qui enregistre « un développement notable » dans tous les domaines ; les gestionnaires et cadres de la compagnie ont présenté les principaux axes du plan de développement 2021-2025 que la compagnie compte lancer. Ce plan prévoyait essentiellement de renforcer la position de la compagnie sur le marché algérien, de développer les lignes intérieures et de renouveler la flotte d’Air Algérie pour un accès au marché africain croissant, de révision les textes juridiques et organisationnels régissant l’activité du transport aérien et de les restructurer en créant des filiales spécialisées dans les activités secondaires de l’aviation. Mais ce ne fut qu’un temps imparti à faire reculer la crise plus longtemps.
Il y a deux jours, un communiqué émanant du syndicat d’entreprise, le Spla, insistait sur les turbulences internes qui gangrènent la compagnie aérienne et tirait la sonnette d’alarme quant au devenir de la compagnie nationale Air Algérie.
Le constat est clair, et « étant donné que la situation qui prévaut s’est extrêmement dégradée en raison de l’arrêt total ensuite partiel de son activité » lit-on sur le communiqué. Plus grave encore, le syndicat considère que la détérioration de la situation « s’est accentuée avec le laxisme et la mauvaise gestion caractérisée de staff dirigeant, brillent par son manque de visibilité et de planification ». Le syndicat s’inquiète du fait que la conséquence directe de la présente politique soit « un départ massif des pilotes qui se profile dans le très court terme au profit les compagnies concurrentes à l’international ».
Selon nos sources, une réunion doit avoir lieu incessamment entre le ministère des Transports et le Premier ministre sur ce sujet précis.