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Presse: rendre à César ce qui appartient à César

L’Algérie célèbre cette année la Journée mondiale de la liberté de la presse sans le journal Liberté, victime d’une mort absurde. A elle seule, la disparition du journal Liberté à l’orée de son trentième anniversaire d’existence est illustrative des difficultés et des menaces qui pèsent lourdement sur la presse en Algérie qu’elle soit publique ou privée. Et pourtant, ces trois dernières années, les pouvoirs publics n’ont pas été avares en discours accrocheurs favorables à la réforme profonde du secteur de la communication, encore moins, en engagements solennels pour l’avènement d’une presse libre et indépendante, respectueuse des règles du professionnalisme, protégée de toute forme de dérive et devant servir de véritable vecteur de l’exercice démocratique. 

La mort absurde du journal Liberté et l’étranglement économique dont sont sujets actuellement plusieurs médias montrent que le chemin est encore long et que beaucoup reste à faire pour donner au pays de Ben M’hidi, la presse qu’elle mérite.

Jusqu’à présent, hormis quelques menus changements, la situation n’a presque pas évoluée. Les mêmes pratiques qui ont pollué le secteur sont toujours en usage. Le code de l’information devant organiser le secteur sur de nouvelles bases en harmonie avec les exigences de la Nouvelle Algérie n’a pas encore vu le jour, alors que depuis plus d’une année on parle à tout bout de champ de son adoption.

C’est le cas de le dire, le binôme restrictions diverses et instabilité juridique conditionne toujours le fonctionnement du secteur. Et on ne peut pas parler de construction d’un Etat moderne et démocratique en fragilisant et en muselant la presse. La stabilité et la liberté de la presse constituent des baromètres efficaces pour jauger de la vitalité d’un pays. Et l’Algérie a d’énormes efforts à faire dans ce sens, au moins pour atteindre les standards de nos voisins tunisien et mauritanien. Classée  dans l’édition 2022 du Classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF) au 134e rang, l’Algérie est  obligé de  prendre en urgence les mesures idoines pour améliorer la liberté de la presse et les conditions d’exercice du journalisme. Il y va de son image et de sa crédibilité. La Nouvelle Algérie ne peut devenir une réalité tangible qu’avec une presse libre et de qualité, totalement émancipée loin de l’argent sale et des groupes d’influence.

Pour cela il faut rendre à césar ce qui appartient à césar. Autrement rendre le secteur aux professionnels et chasser les intrus qui ont terni l’image de ce métier noble. 

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