Renault bat de l’aile à l’international. Dernier chapitre, la sortie de Renault du marché russe. Contraint par les sanctions occidentales contre la Russie, le constructeur automobile, leader dans le pays avec la marque Lada, a confirmé hier, qu’il vendait ses actifs à l’État russe. C’est la première nationalisation d’ampleur depuis l’offensive russe en Ukraine.
Mais qu’en est-il pour Renault Algérie, qui depuis deux ans, n’arrive pas à se placer ni à s’étendre pour diluer son commerce ? Pour le moment, Renault réfute l’hypothèse de fermeture de son usine d’Oran et conteste les informations divulguées par Inovev sur son départ précipité d’Algérie. Pour les responsables de Renault Algérie, « le statu quo qui dure depuis deux années déjà fait que la situation de la trésorerie n’est pas à son meilleur rendement, les volumes assemblés restent toujours très bas, car sans une production en local, la marque au losange aurait dès lors dû mal à maintenir sa position dans le pays, toutefois, il n’est pas question de quitter l’Algérie, qui reste un marché important pour Renault ».
Au chapitre des actions entreprises par Renault Algérie pour désamorcer la crise, le groupe français dit être en contact permanent avec le gouvernement algérien pour remédier à la situation. En 2021, Renault y a commercialisé 5 109 voitures et représenté une part de marché de 20,6%. Ce qui est au demeurant, très insignifiant, par rapport au score énergique et encourageant de Renault enregistré au Maroc, et qui permet d’exporter l’excédent de production à l’international, ce qui n’est pas le cas en Algérie.
Selon la société « Inovev », spécialisée dans l’analyse du marché automobile, le constructeur automobile français Renault s’apprêterait à fermer son usine en Algérie. Dans sa dernière analyse mensuelle, la société « Inovev » a émis l’hypothèse que Renault pourrait vendre son usine algérienne, implantée près d’Oran. Inaugurée en 2014, l’usine rassemble les modèles Dacia Logan 2 et Renault Symbol 2, Dacia Sandero 2 et Renault Clio 4 commercialisés en Algérie. Pour Inovev, l’usine d’Oran «ne répond pas du tout aux objectifs du constructeur puisqu’elle ne parvient plus à se rapprocher du niveau de production visé qui s’élève à 75 000 véhicules par an, sur la base d’une réponse à la demande locale qui avait subi à l’époque l’arrêt des importations automobiles ».
L’entreprise a indiqué que Renault s’était fixé pour objectif de fabriquer 75 000 véhicules par an dans son usine d’Oran. Cependant, sa capacité de production maximale ne dépassait pas les 72 615 voitures en 2018. Alors qu’en 2015, celle-ci avait fabriqué 19 419 véhicules (Clio, Logan, Sandero) puis 42 036 unités en 2016, 60 646 en 2017. Pis encore, l’usine Renault n’a fabriqué que 754 voitures en 2020. Même après la reprise de l’activité de l’usine en 2021, le nombre de voitures Renault sorties de cette dernière n’a pas dépassé les 5 208 véhicules. Perte sèche pour Renault, mais également « mauvais marché » pour l’Algérie qui escomptait en arracher transfert de technologie, des milliers de postes de travail et une revente à l’international des excédents. Donc, non seulement les trois objectifs n’ont pas été atteint – et ne risquent pas de l’être de sitôt – mais aussi et surtout, les responsables de Renault tablaient sur de gros crédits bancaires pour se relancer. Des exigences qui avaient le goût de pressions. Niet, ont fait savoir les autorités algériennes, pour qui les attentes et les espoirs placés dans cette entreprise française, naguère florissante, ont été déçues.