Les Etats-Unis qui commencent à subir les contrecoups financiers et politiques de la guerre par procuration qu’ils mènent contre la Russie, tentent ces jours-ci d’amadouer l’Arabie Saoudite en lui faisant miroiter toutes sortes de propositions alléchantes pour la ramener dans le giron occidental.
Le Wall Street journal a rapporté que le directeur de la CIA, William Burns, a rencontré en ce mois de mai discrètement le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane à Djeddah dans une ville portuaire de l’ouest du royaume. Selon les indiscrétions rapportées par Wall Street journal et The Intercept, les questions du pétrole, des armes et du soutien militaire américain contre les Houthis sont au cœur de cette rencontre qui intervient deux mois après les déclarations désagréables du porte-parole de la présidence américaine Jen Psaki sur la volonté de Washington de recalibrer ses relations avec Riyadh.
Mis en difficulté par les derniers développements de la guerre en Ukraine et par les distances que commencent à prendre beaucoup de pays du Tiers-monde avec l’Occident, les Etats-Unis tentent de regagner la confiance ébranlée de l’Arabie Saoudite. Y parviendraient-ils ? Trop tôt pour le dire ! En tout cas, la demande du président Joe Biden en février dernier au roi Selman d’augmenter la production pétrolière du pays afin tempérer la hausse des prix et de pallier aux importations de pétrole russe, n’a trouvé aucun écho chez les autorités saoudiennes. Le soutien militaire contre les Houthis du Yemen proposé par les Américains, en échange de ce dopage de l’offre, n’a apparemment pas emballé les Saoudiens qui se sont empressés d’annoncer qu’ils s’en tiendraient à leur plan de production décidé dans le cadre de l’accord de l’OPEP +. Outre le pétrole, l’autre sujet d’inquiétude pour les Etats-Unis, c’est l’accroissement des relations entre la Chine et l’Arabie Saoudite.
L’amitié sino-saoudienne qui prend de plus en plus d’épaisseur irrite au plus haut point les Etats-Unis. Le directeur de la CIA aurait demandé à Mohamed Ben Selmane lors de leur encontre discrète de ne plus acheter des armes auprès des Chinois. Une demande qui illustre si bien les inquiétudes des Etats-Unis, mais aussi leur volonté à maintenir leur mainmise dans les régions qu’ils contrôlaient auparavant. Le conflit ukrainien qui a ébranlé bien des certitudes va obligatoirement changer les relations internationales.
Le monde de demain est entrain de se faire maintenant sous nos yeux par les Américains, les Russes et une poignée d’autres puissances. Le géant dormant que constituent les pays de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI) doit se réveiller pour jouer pleinement son rôle dans cette époque où les grandes puissances tentent d’imposer leurs diktats.