Le niveau de production pétrolière de l’Algérie augmentera à 1,039 millions de barils par jour en juillet prochain.
Les membres de l’Opep+ ont décidé jeudi, 2 juin, lors de leur réunion, tenue par visioconférence, d’augmenter leur production de pétrole, pour le mois de juillet, de 648.000 barils par jour. Beaucoup d’observateurs ne s’attendaient pas à cette décision, l’Opep+ souhaitant que l’offre de pétrole reste serrée, d’autant plus que la reprise de l’économie mondiale demeure encore fragile.
Au terme de cette réunion, l’Alliance a toutefois rendu public un communiqué dans lequel elle a expliqué les raisons qui l’ont poussée à revoir à la hausse sa production. Elle y a ainsi souligné qu’elle répond à une reprise de la consommation en Chine, après plusieurs semaines de restrictions liées à la pandémie de Coronavirus. Il s’agit là d’un argument qui ne tient pas, car, pour de nombreux analystes, la décision de relever le niveau de production est le résultat de la forte pression exercée par les États-Unis sur l’Arabie Saoudite, le royaume wahhabite cherchant à améliorer ses relations avec Washington.
D’ailleurs, les Américains semblent apprécier le fait que l’Opep ait réajusté sa production. La maison blanche a même diffusé un communiqué où elle a salué cette décision qui est susceptible de faire baisser les prix du pétrole, à la grande satisfaction des ménages américains qui font face à des prix élevés des carburants.
L’année dernière, en plein rallye des prix du baril, le président Biden avait demandé à l’Alliance et à ses alliés d’augmenter la production pour réduire le prix de l’essence à la pompe aux citoyens américains. Une proposition alors déclinée.
Par ailleurs, la presse américaine avec en tête le Wall Street Journal, a émis l’idée selon laquelle l’Arabie Saoudite envisage de mettre fin à l’accord de réduction de l’offre de la zone Opep+, pour anticiper les effets de l’embargo sur le pétrole russe. L’invasion de l’Ukraine par la Russie a en effet incité les puissances occidentales à interdire les importations de brut et de produits raffinés russes. En début de semaine, l’Union européenne a décidé d’interdire 90 % du pétrole russe d’ici la fin de l’année.
L’Alliance ayant décidé d’augmenter la production, la répartition des quotas a été modifiée en conséquence. Ainsi, le niveau de production pétrolière de l’Algérie augmentera à 1,039 millions de barils par jour en juillet prochain. S’exprimant à l’occasion de cette réunion, le ministre de l’Énergie, Mohamed Arkab a indiqué que l’Algérie verra son production augmenter de 17.000 barils par jour en juillet. Arkab a également fait savoir que les ministres de l’Opep+ ont décidé de tenir leur prochaine réunion le 30 juin courant.
Peu avant cette réunion, le ministre avait pris part aux travaux de la 41ème réunion du Comité ministériel conjoint de suivi (JMMC), consacrée à l’examen de la situation du marché pétrolier international et à ses perspectives d’évolution à court terme. Il est bon de savoir que le JMMC se réunit périodiquement depuis janvier 2017 avec l’objectif de veiller à la mise en œuvre des ajustements volontaires de la production des pays de l’Opep+, signataires de la Déclaration de Coopération (DoC).
