Les États Unis, l’Otan, la Russie, la Chine, semblent être aujourd’hui les puissances qui font les événements du monde. En ne faisant rien, la Chine fait tout : dans un contexte de récession planétaire, elle rachète tout ce qu’elle trouve sur le marché comme matières premières. Elle en revendra une partie au prix fort aux pays développés, surtout aux États Unis et aux Européens. En même temps, elle profite des succès des Russes pour imposer son tempo à Taïwan. Donc, elle a marqué des points précieux dans la géostratégie du monde en mouvement.
La Russie continue d’avancer selon un schéma tactique qui prend tout le monde au dépourvu. Et les médias occidentaux qui font de la propagande stérile n’y pourront rien, car sur le terrain, l’Ukraine elle-même est en train de demander secours et de compter, publiquement, ses pertes. L’aboutissement, on s’y rapproche laborieusement. L’objectif pour les Russes est de changer un ordre imposé par l’Occident ; et elle est en train d’arriver à le renverser.
Les États Unis, en perte de vitesse, certes, mais qui demeurent une superpuissance mondiale sur laquelle il faudrait encore compter, n’a plus toutes les cartes en main pour imposer son rythme. La sous-traitance de la guerre contre les Russes via l’Europe n’a pas fonctionné au quart de tour. L’Ukraine est dévastée depuis longtemps, et les pays européens hésitent à jouer le jeu à fond, à l’image de la France, qui multiplie les effets d’annonce, sans rien de concret, et de l’Allemagne, qui tente de gagner du temps pour apprécier sur quelle position se tenir.
L’Europe, grand perdant de ce bras-de-fer Amérique-Russie, en sortira meurtrie, comme après la Seconde Guerre mondiale. Elle le sait, et tente de résister aux effets d’entraînement de l’Otan, qui reste le bras armé des seuls Etats Unis.
L’Afrique, pour une fois, se donne le droit de regarder la guerre de loin. A plusieurs reprises, elle a fait savoir au monde entier que ce ne sont pas les Russes, mais les Européens qui ont colonisé, meurtri et dévasté le continent africain. La Conférence de Berlin qui a présenté l’Afrique en une grosse tarte à manger, c’était le fait des Européens, pas des Russes, la colonisation, l’esclavagisme, la fabrication des barbouzes et des Chefs d’Etats, également furent le fait des Européens.
Nous l’avons déjà dit à plusieurs reprises, la guerre en Ukraine livrera des paradigmes nouveaux, qui ne seront certainement pas au bénéfice des puissances d’hier.