Diplômé en finances et management de l’université de Bejaia en 2000 et de l’Ecole d’aviation civile (ENAC) de Toulouse, France, en 2004, Yacine Benslimane prend les commandes d’Air Algérie. Il a été installé hier dans ses nouvelles fonctions.
Le nouveau Pdg est appelé à établir une feuille de route viable en matière de prestation de services et de gestion, devant permettre à la compagnie de jouer le rôle central qui est le sien dans l’économie, de se moderniser, de s’équiper en nouvelles technologies, de renforce sa flotte et de rééquilibrer ses finances.
Le ministre des Transports, Abdellah Moundji, l’a chargé, hier de contacter « dans l’immédiat » les constructeurs d’avions pour l’achat de quinze nouveaux appareils, et d’examiner les modalités d’acquisition. Le ministre a également insisté sur l’importance de « revoir l’organisation interne » de la compagnie dans l’objectif de « réduire » certaines dépenses inutiles.
Yacine Benslimane doit également s’attaquer à d’autres priorités : traitement de certains problèmes internes, liés essentiellement au volet financier, à travers la révision l’organigramme de la compagnie. Annonçant la création de filiales d’Air Algérie devant contribuer à la réalisation de revenus supplémentaires, le ministre des Transports a mis en avant l’importance de récupérer les parts de marché de la compagnie nationale dans le domaine du fret aérien.
« L’amélioration des services » et la dématérialisation de la vente des billets en vue d’éviter les longs fils d’attente au niveau des agences commerciales de la compagnie, figurent également parmi les priorités fixées à la compagnie.
Abdellah Moundji a insisté en outre sur la modernisation des méthodes de travail et sur la mise à niveau des équipements installés à bord des avions. De même, il a mis en exergue la nécessité de collaborer avec « le partenaire social » en « l’impliquant » dans la prise de décision au sein de la société notamment en ce qui concerne le développement de l’activité. Il s’agit, en résumé, de remettre la compagnie sur les rails du succès, en impulsant une nouvelle dynamique.
Toutefois, le réalisme commande de reconnaître que cela va prendre du temps. En élaborant un plan d’achat d’avions supplémentaires, Air Algérie va remplacer, progressivement, sa flotte vieillissante. Elle va par ailleurs tenter, dans un contexte particulier, d’améliorer ses performances, un défi difficile à relever dans un ciel ouvert à la concurrence où des compagnies étrangères surdotées en moyens humains et logistiques lui font concurrence sur le réseau international.
Air Algérie rencontre aujourd’hui des difficultés financières. Et, elle doit se restructurer et se développer pour pouvoir progresser. Air Algérie a le plus souffert de la pandémie de coronavirus. Du fait de la crise sanitaire, la compagnie nationale est restée clouée au sol pendant quinze mois. Elle n’a repris ses vols qu’en juin 2021 à destination de quatre pays.
Trois vols hebdomadaires de et vers la France sont ainsi assurés à raison de deux vols de/vers Paris et un vol de/vers Marseille, en plus d’un vol hebdomadaire qui est assuré de/vers la Turquie (Istanbul), l’Espagne (Barcelone) et la Tunisie. En application de la décision du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, relative au renforcement du programme actuel de dessertes aériennes de la compagnie nationale Air Algérie sur le réseau international, le ministère des Transports avait, annoncé, il y a quelques semaines, la première phase du programme supplémentaire des vols. Ce programme a pris effet le 27 mars dernier.
