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La grande supercherie médiatique du gaz israélien vers l’Europe

L’UE, Israël et l’Égypte ont signé il y a quatre jours, un protocole d’accord pour permettre à l’UE d’importer du gaz naturel israélien. Depuis l’invasion russe de l’Ukraine, Bruxelles veut rompre avec sa dépendance aux énergies fossiles russes et cherche à renforcer ses partenariats avec d’autres pays, notamment au Moyen-Orient. 

L’information a été traité avec surabondance par les médias mainstream occidentaux et diffusés à l’échelle planétaire en moins de 24 heures, ce qui indique, pour l’observateur averti, qu’un effort de concertation avait été établi au sommet des échelles informationnelles occidentaux, qui, rappelons-le, travaillent en pools, depuis le début de la guerre en Ukraine. 

Cette information intervient dans le sillage des besoins urgents de l’Europe de diversifier ses approvisionnements énergétiques après la décision de la Russie de couper ses livraisons de gaz à des pays européens. 

Toutefois, l’information sur la signature d’un « protocole d’accord concernant l’acheminement de gaz naturel d’Israël vers l’Égypte », où le gaz sera liquéfié avant d’être expédié en Europe, fait l’impasse sur plusieurs points d’ordre et techniques d’importance. L’article omet de mentionner un élément essentiel : il s’agit d’un accord tripartite qui inclut également Israël, et qui concerne du gaz en provenance d’Israël. Le journal israélien « The Times of Israël », qui parle d’un « accord historique », rend mieux compte de la réalité en titrant qu’ « Israël exportera du gaz naturel en Europe, via l’Égypte ». En fait, Israël a deux champs gaziers en exploitation au large de ses côtes méditerranéennes, avec des réserves estimées à 690 milliards de mètres cubes, et un troisième champ qu’il prévoit également d’exploiter, dit « Financial Times ». Mais rien n’est fin prêt pour commencer les livraisons. 

Il y a également à évoquer que les explorations gazières israéliennes concernent toutefois également une zone à cheval sur la frontière maritime contestée avec le Liban, comme le rappelle la chaîne qatarie Al-Jazeera. Ce litige frontalier israélo-libanais fait d’ailleurs actuellement l’objet d’une médiation américaine, l’émissaire des États-Unis Amos Hochstein étant actuellement dans la région, indique le quotidien libanais « L’Orient-Le Jour ».

Il y a aussi à savoir qu’Israël ne possède pas de pipeline reliant les gisements gaziers offshore à l’Europe. Depuis 2020 et la signature d’un retentissant accord de 15 milliards de dollars avec l’Egypte, Israël achemine son gaz chez son voisin, qui en garde une partie pour son propre usage.

Il y a enfin, l’exigence palestinienne à l’accès à ses propres ressources énergétiques qu’Israël est en train de lui voler avec le consentement de la communauté internationale. Il y a quatre jours, la Palestine a exigé qu’on lui laisse toute liberté d’exploiter ses ressources énergétiques naturelles, à commencer par le développement du champ gazier Gaza Marine, au large de la Méditerranée.

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