Des centaines d’employés de l’université de Bejaia travaillent dans des conditions précaires, notamment les agents contractuels.
En effet, plus de 100 personnes ne bénéficient d’aucun statut ni d’avantages ni de nomination. Pis, ils travaillent dans des conditions difficiles voire désastreuses, et pourtant ils accomplissent leurs tâches comme il se doit.
Dans les pays développés, lutter contre la précarité notamment dans le milieu du travail, les gouvernements et les différentes institutions élaborent des stratégies afin d’assurer des emplois permanents, l’intégration des agents contractuels ainsi que l’amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles.
Hélas, chez nous, des milliers de travailleurs exercent leurs fonctions dans la misère, et encore avec des contrats à durée déterminés et indéterminés avec des salaires dérisoires voire misérables qu’ils ne leur permettent pas de vivre dignement surtout avec la dévaluation de dinar, la dégradation du pouvoir d’achat, le changement du mode de consommation. Cette situation est le fait d’ une contractualisation adoptée comme alternative par les responsables de la fonction publique durant les dernières décennies. Quoique, le CDI, n’est qu’un programme ‘’ déguisé ‘’, pour assurer soi-disant un emploi durable, particulièrement pour ceux qui travaillent dans la fonction publique et qui ne bénéficient nullement d’un statut particulier.
Ces dernières années plusieurs appels de syndicats ont été lancés pour la réintégration des contractuels, entre autres le SNAPAP (Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique) qui demande la régularisation de tous les contractuels au niveau de la fonction publique. Mais la question qui se pose aujourd’hui, c’est de savoir quand est ce qu’il y aura une véritable prise en charge de toutes ces doléances et revendications ?
Hafid Akrour secrétaire général de la section syndicale de l’université de Bejaia nous explique ’’ Nous préparons un courrier pour le recteur et notre tutelle, afin de prendre au sérieux toutes les revendications des travailleurs notamment, la régularisation des contractuels’’ et il ajoute,’’ Il existe des agents qui s’apprêtent à sortir en retraite, et tant que contractuel’’ conclut-il.
Des centaines de grèves et de protestations sont organisées un peu partout dans le pays, pour exiger la régularisation et la titularisation des contractuels, sachant qu’avant 2008 et suite à un courrier émanant de la direction de la fonction publique adressée aux différentes administrations publiques, sur la régularisation de tous les vacataires. Selon cette correspondance , certains postes vont disparaître de la nomenclature de recrutement, comme, les ouvriers Professionnels (OP) et les Gardiens.
Ammar, un contractuel que nous avons rencontré nous dira’’ je suis ici depuis plus de 28 ans, et je suis toujours contractuel, sachant ajoute-il, « il ’ y’a des personnes qui sont recrutés après moi et ils ont été titularisé, c’est injuste ‘’ s’est-il indigné.
Il est plus qu’urgent que les pouvoirs publics prennent au sérieux ce dossier particulièrement du fait de l’effondrement du pouvoir d’achat notamment, ces deux dernières années ou le monde et l’Algérie ont été touchés par la pandémie du COVID19. Des milliers de familles, voire des millions sont touchés d’une manière ou d’une autre par les’’ conséquences de l’épidémie’’, et exigent aujourd’hui plus de mesures de soutien du pouvoir d’achat, malgré les efforts des pouvoirs publics, quant à certaines augmentations, allègement de l’IRG et l’augmentation du point indiciaire. En dépit de cette sage décision, ces mesures restent insuffisantes pour les syndicats, qui exigent plus d’augmentation des salaires et de considération vis-à-vis des travailleurs contrat.