Intervenant à l’occasion de la réunion du Conseil des ministres, tenue dimanche dernier, le Président de la république, Abdelmadjid Tebboune, a noté que le projet de loi de finance complémentaire 2022 ( PLFC 2022), tel qu’il a été élaboré par le gouvernement, n’est pas acceptable. Aussi, le chef de l’État lui a demandé de le revoir avant qu’il ne soit présenté à la prochaine réunion du Conseil des ministres, en y apportant une dose de « réalisme » et de « rationalité ».
Abdelmadjid Tebboune a précisé, en langage clair, la démarche à suivre pour le faire, en soulignant : « revoir la teneur de la loi, suivant une vision réaliste et rationnelle, qui préserve l’équilibre macro-financier de l’État, tienne compte de l’importance de pallier le manque de ressources sur la base des effets de la loi de finances 2022 et prévoit un allègement des charges inhérentes aux mesures prises par le gouvernement ».
La démarche sociale du président de la république ne s’arrête pas là, Tebboune ordonnant au gouvernement de faire en sorte que le PLFC 2022 ne comporte pas de « nouveaux impôts », et qu’il « ne touche » d’aucune façon la « structure » des prix appliqués actuellement, l’objectif étant de « préserver » le pouvoir d’achat et les « acquis » sociaux décidés par l’État au profit des citoyens.
Des observateurs jugent encourageantes les décisions ainsi prises par le Conseil des ministres en faveur du pouvoir d’achat, mesures dont le chef de l’État n’a cessé de se faire l’avocat. Abdelmadjid Tebboune a souligné le fait que les citoyens à faible et moyen revenus ne doivent pas être la catégorie la plus soumise aux impôts.
Le gouvernement a pris note des orientations formulées par le Président de la République. Il se donnera quelques semaines pour remettre la version définitive de la loi rectificative 2022, avec en toile de fond, l’amélioration du pouvoir d’achat des ménages. Il le fera dans un contexte de crise financière où les ressources manquent et où le pouvoir d’achat pour des milliers de travailleurs et leurs familles continuera à décroitre, car, les prix de plusieurs produits de base clés demeurent bien au-delà des niveaux acceptables.
De fait, la question du pouvoir d’achat des Algériens devient chaque jour plus brûlante et urgente pour l’Exécutif. Il est vrai que le gouvernement avait pris une série de mesures pour protéger le portefeuille des Algériens. Mais, cela semble insuffisant.
Dans les semaines à venir, l’Exécutif doit répondre à l’urgence et les nouvelles mesures de soutien au pouvoir d’achat seront en haut de la pile du Premier ministre. Il s’y attellera dans une conjoncture économique difficile et un contexte budgétaire aujourd’hui tendu. Il s’agit inévitablement d’un exercice complexe.
Des experts font toutefois observer que prendre aujourd’hui des mesures afin de soutenir le pouvoir d’achat peut-être considéré comme un luxe ou comme quelque chose sur lequel le gouvernement ne pouvait pas agir.