Le ministère de l’Industrie s’apprête à constituer un pôle industriel d’importance dans le domaine de l’industrie automobile en intégrant des usines récupérées auprès d’hommes d’affaires ayant suivi des affaires de corruption et contre lesquels des jugements définitifs ont été rendus.
Selon une correspondance émise par les services du Premier ministre, il a été décidé de créer un grand pôle industriel qui s’incrustera dans le tissu de l’industrie automobile, à travers la récupération des usines qui dépendaient de Sovac, Mazouz, Tahkout et Baïri, avec la nomination d’administrateurs judiciaires, dans un premier temps, et qui évolueront en tant qu’administrateurs d’entités économiques, dans une seconde étape.
La correspondance indique que le ministère de l’Industrie est en train de recenser les propriétés qui ont été confisquées par une décision de justice définitive, et que l’État récupérera pour les transférer au secteur public, à l’instar du complexe Mazouz et du complexe Haddad, afin de ne pas pénaliser les travailleurs déjà sur place, ou qui y exerçaient, et également, d’asseoir une industrie sur ce qui existait déjà, ce qui reviendrait à gagner du temps et de la logistique.
L’exemple de l’entreprise mastodonte ETRHB est indicatif à ce titre, de même ce qui s’est passé avec la société de transport Tahkout et sa transformation en un complexe public affilié au ministère des Transports, sous le dénominatif d’Université des transports et des services.
Depuis 2019, les usines de montage de voitures ont subitement périclité, dans le sillage de la chute de leurs propriétaires et la « grande lessive » qui a suivi les manifestations populaires du 22 février ; depuis lors, et pendant presque trois années, l’activité d’importation de voitures a été suspendue, avec des conséquences préjudiciables sur le maintien des postes de travail et la stabilité du marché national, tant en termes de rareté, de non-renouvellement du parc ou des prix exorbitants des voitures.