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Alger

Contexte géopolitique de guerre, velléité hégémoniste et crise planétaire à l’horizon: Si vis pacem, para bellum

Depuis une année, tous les signaux indiquait que les plus faibles des États émergents allaient vivre des moments difficiles. Pour l’Algérie, plus grand pays africain, arabe, et du pourtour méditerranéen, les signaux étaient clairs, et tendaient à faire pression pour la contraindre à s’aligner sur les positions occidentales. 

Plusieurs prodromes étaient déjà là pour signifier qu’une nouvelle carte du monde était en train de se dérouler sous nos yeux ; cependant, c’est la guerre en Ukraine qui a ouvert réellement la boite de Pandore, en donnant la pleine mesure de ce monde en construction. On ne peut si situer ni trop près ni trop loin dans une guerre de ce type, impliquant pratiquement toutes les forces présentes, soit directement soit indirectement.

Le problème gazier et pétrolier a aussi laissé des traces dans le sillage de cette guerre ukrainienne. Et aujourd’hui, il ne suffit plus d’en posséder, mais aussi faut-il en user sur un plan stratégique pour s’agréger à l’architecture qui se construit. 

Le retour à la guerre froide, avec toutes les nuances qui existaient dans les années 1960, le jeu des alliances et des blocs est-ouest qui est en train de se reformer, la fragilité de l’Europe dans un contexte de guerre totale, a donné à l’Afrique une chance de se relever. Les blocs en conflit cherchent à s’allier aux Africains, et c’est une bonne chose. D’autant que les Etats Unis sont en train de perdre non pas uniquement du poids sur l’échiquier militaire et économique, mais aussi beaucoup de ses anciens alliés, ce qui est un signe annonciateur de cette nouvelle architecture, déjà annoncée par la prépondérance économique de la Chine sur le toit du monde.

  Les conflits au Sahel, la guerre civile en Libye, le dossier Sahara occidental, le duo maroco-israélien aux portes ouest, la sous-traitance de la guerre (Libye, Mali, Niger, Tchad), les « nouveaux janissaires» engagés dans les conflits régionaux, etc. renseignent sur des situations à la fois insolites et inédites qui devraient être prises en ligne de compte immédiatement pour en tirer les conclusions. La guerre en Ukraine, qui met en confrontation des puissances sous-traitant la guerre, a brutalement mis à nu la fragilité des superpuissances : ni les Etats Unis ni les Russes ni les Chinois n’ont été capables de peser de manière décisive dans cette guerre russo-atlantiste par Ukraine interposée. L’Europe est en train de subir une guerre qu’au fond, elle n’approuve pas ; l’Afrique s’en sort grandie par des prises de position qui ont fait grincer des dents les capitales occidentales, et, pour l’Algérie, c’est le moment de redéfinir les priorités nationales en matière de politique internationale, en économie, comme dans le renseignement également, dans un contexte de plus en plus exigeant, tant à l’interne qu’à l’international ; une redéfinition qui s’inscrit en termes d’urgence. 

O.F.

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L'express quotidien du 03/02/2025

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