On avait quelques appréhensions sur ce que sera la cérémonie d’ouverture. On avait beau se dire que tout a été savamment calculé, étudié, éprouvé, mais restait toujours le passage de la répétition à la grande première. Celui qui, dans ces moments d’intense attente, ne se tortille pas de douleur au ventre et de peur, c’est qu’il n’est pas responsable. La peur des managers, des proconsuls, c’est également cela.
Les Jeux méditerranéens d’Oran étaient un défi, un challenge, et l’Algérie devait relever ce défi et gagner ce challenge, pour beaucoup de choses à la fois. Montrer qu’on sait être à la hauteur des aspirations de paix et d’amitié en Méditerranée, préparer les esprits à une autre échéance, de plus grande importance, le Sommet d’Alger, rassembleur cette fois-ci, non pas de sportifs, mais d’hommes d’États et de faiseurs de guerre ou de paix. L’Algérie, longtemps mise au ban des accusés et isolée sur le plan touristique, devait démentir les mauvaises langues et déjouer les machinations de sous-sol par la clarté et la visibilité de son savoir-faire. L’Algérie, pays rassembleur et espace de paix, était en fin de compte, le plus grand défi que les Algériens s’étaient posé à eux-mêmes à la face du monde. C’était toute cette gamme de défis et de challenges qui se posait et qui se jouait à ciel ouvert, sous les yeux de tous.
Finalement, les médias internationaux, de beIN Sports à FranceTV, en passant par Al Arabi Jadid, Al Aïn al-Ikhbariya et Agence Anadolu, pour ne citer que quelques-uns, ont été unanimes à souligner la grande réussite des Jeux méditerranéen d’Oran.
Les médias qui n’ont soufflé mot sur cette cérémonie d’ouverture marquaient en réalité leur embarras et accentuaient l’adversité. Et ce n’était pas à leur honneur, car leur métier imposait de rapporter au moins l’information, sans en faire de commentaire, ni élogieux ni complaisant.
Maintenant, à nos sportifs de démontrer tout le bien qu’on pense d’eux, en récoltant un maximum de médailles. Dans la convivialité, le fair-play et la compétition loyale.
Standing ovation donc pour Oran, capitale de la Méditerranée en 2022.