37 migrants d’origine africaine ont été tués et plus de 150 ont été blessés lors de la tentative de pénétration vendredi matin de près de 2 000 migrants dans l’enclave espagnole de Melilla, au nord du Maroc. L’Union européenne habituée pourtant à s’occuper même de ce qui ne la regarde pas ne semble pas émue ni concernée par ce drame qui a éclaboussé ses frontières Sud. Ce qui n’est pas étonnant ! Car toutes les études établies ces dernières années par les organisations européennes des droits de l’homme montrent que le harcèlement raciste, la violence et le profilage ethnique discriminatoire sont monnaie courante en Europe.
Des noirs qui se font massacrer, qui se voient infligés toutes sortes de traitements inhumains ne dérange en rien, semble-t-il, cette Europe qui s’affiche habituellement très tatillonne sur la question des droits de l’homme. Les droits de l’homme auront-ils ainsi une couleur ? Les populations noires, les populations du Sud et du tiers-monde ne sont-elles pas concernées par ces « droits de l’homme » ? Le Silence assourdissant de l’Occident sur le carnage de Mellila est un signe qui ne trompe pas. L’Europe ne s’émeut que pour les populations occidentales de race blanche.
La réaction ignoble du Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez qui félicité la police marocaine et qui ne pipe mot sur les victimes est à ce sujet très édifiante. Elle renseigne sur l’incohérence des positions des gouvernements occidentaux et sur leur logique à géométrie variable.
Chaque jour qui passe lève davantage le voile sur le véritable visage de l’Europe et de l’Occident en général. Heureusement qu’il y a en Europe de nombreux partis, d’associations et d’organisation non gouvernementales qui dénoncent les politiques irrationnelles de leurs gouvernements. C’est le cas présentement de certains politiciens espagnols qui n’ont pas manqué d’afficher leur exaspération et leur indignation face aux déclarations frivoles de Pedro Sanchez qui ne s’est encombré d’aucune barrière pour qualifier cette tentative d’immigration clandestine massive d’attaque violente tout en rendant hommage aux policiers qui dans leur opération d’empêcher les migrants d’entrer dans l’enclave espagnole ont tué des dizaines d’entre-deux.
La maire de Barcelone, Ada Colau s’est dit surprise de l’insensibilité et du manque de sympathie de Pedro Sanchez envers les victimes du carnage de Mellila. Yolanda Diaz, la deuxième vice-présidente du gouvernement espagnol s’est dit très choquée par le drame de Melilla et exige des clarifications sur ce qui s’est passé. Pablo Echenique, porte-parole du groupe parlementaire Unidas Podemos, s’est interrogé pour sa part que seraient les réactions de l’Espagne et de l’Europe si les 37 victimes massacrées à Melilla étaient des Européens blonds. Ce sont ces voix rebelles qui donnent encore à l’Europe sa dignité et l’empêchent de perdre totalement pied.
