Dans un entretien à nos confrères de TSA, le PDG de Biopharm affiche ses ambitions en matière d’exportation et de production, indiquant : « Nous sommes actuellement en train d’enregistrer nos produits en Irak et à Oman et nous avons l’ambition de pénétrer les marchés européens. Je n’en dirai pas plus, mais nous pensons réellement pouvoir entrer sur les marchés européens, probablement d’ici 2025 ».
Abdelouahed Kerrar a toutefois expliqué que « nous nous sommes principalement occupés de la couverture du marché interne, mais que nous exportons aussi », précisant que « nous avons trois unités de fabrication » « Le mois dernier, a-t-il ajouté, nous avons commencé à fabriquer des bandelettes glycémiques, en full process », poursuivant : « Nous nous sommes lancés aussi dans l’oncologie. La première usine est à Oued Smar. Pour ce qui est de l’oncologie injectable, cela va commencer en 2023, dans une nouvelle usine à Oued Smar aussi. Une autre usine verra le jour fin 2023, à Bouira. Durant cette phase, nous nous sommes occupés de couvrir le marché interne, qui est assez important, et de renforcer nos positions en interne, mais nous avons enregistré nos produits dans plusieurs pays, notamment au Mali, au Niger et en Mauritanie ».
Le PDG de Biopharm pense par ailleurs que d’ici la fin 2023, les producteurs pourront assurer facilement la couverture de 80 % des besoins du marché local. Et de souligner : « Nous sommes actuellement à 70 %. L’objectif a été atteint. Il faut maintenant écrire une nouvelle page et donner un nouveau souffle à l’industrie pharmaceutique algérienne qui doit s’articuler autour de deux objectifs.
Le premier est d’aller vers la production de produits que nous ne fabriquons pas encore, notamment les produits cytotoxiques et les hormones, pour lesquelles le taux de couverture par la production locale n’est pas encore important. Le deuxième objectif autour duquel doit s’articuler cette nouvelle phase est l’exportation qui n’est plus une alternative mais une nécessité.
Avec le nombre important d’unités de fabrication dont nous disposons aujourd’hui, il est clair que le marché algérien va être très rapidement étroit à tous les laboratoires installés en Algérie ».
De son point de vue, « la seule voie pour leur pérennité et leur développement est d’aller vers l’exportation, c’est quelque chose qui est réellement à notre portée ». « Nous avons un tissu industriel et le savoir-faire qui le permettent.
Le troisième objectif à moyen terme autour duquel doit s’articuler cette nouvelle phase est d’avoir plus d’intégration », a-t-il expliqué. Abdelouahed Kerrar estime que « tous les pays qui sont champions dans une filière donnée arrivent à être concurrentiels parce qu’ils font de l’intégration, relevant : « Nous pensons aujourd’hui que nous pouvons aller vers la fabrication de matières premières pour certains produits. Aucun pays n’a la vocation de fabriquer tout ce qu’il consomme. Mais nous pensons que c’est un secteur qui est stratégique, tout comme l’agriculture ou l’énergie ».
Le PDG de Biopharm a par ailleurs mis en relief le fait que la santé est « stratégique » et que la dernière pandémie de covid-19 l’a démontré, mettant «à nu l’égoïsme des pays ». Il a affirmé que « l’intégration va nous permettre d’être concurrentiels à l’export et d’être couverts en cas d’urgence ou de problème sanitaire majeur ».