Tigzirt, “Îlot” en berbère, est une ville côtière de Kabylie (Algérie) se situant à 125 km à l’Est d’Alger et à une heure de route de Tizi-Ouzou, chef-lieu de la wilaya. La commune de Tigzirt d’une superficie de 45 km_ est limitée au Nord par la Méditerranée, à l’Est par la commune d’ Iflissen, à l’Ouest par la commune de Mizrana et enfin au Sud par la commune de Makouda et celle de Boudjima.
Les professionnels du tourisme estiment que ce lieu, situé à quelques centaines de mètres au large, est une véritable île au trésor pour peu qu’elle soit ouverte à l’investissement public ou privé. L’îlot qui fait face au port de Tigzirt est dans un état d’abandon qui pose des interrogations. De l’incivisme de certains estivants au mépris des autorités locales, la question est posée sur le sort de cet îlot. Beaucoup s’interrogent, en effet, s’il ne faut pas réfléchir sur le statut juridique des lieux qui devraient un jour ou l’autre être exploités par l’Etat ou par le privé. Son statut actuel reflète en fait, l’état d’abandon dans lequel il se trouve.
L’atout touristique majeur de Tigzirt est sans doute la beauté de ses paysages, le plus célèbre de ces derniers est l’Îlot se trouvant à quelques dizaines de mètres de l’ancien port et qui a donné son nom à la ville. La ville possède aussi d’autres merveilles dont les ruines romaines car Tigzirt est fondée sur la partie Sud d’une ancienne ville romaine appelée Iomnium.
Tous les étés, et même en période d’hiver, cette petite localité connaît un afflux considérable de vacanciers attirés par la beauté des lieux et le calme qui s’y trouve. Que ce soit pour le sable chaud ou pour les mouettes du port, un nombre incalculable de visiteurs privilégient cette région soit pour y avoir déjà apprécié l’endroit ou tout simplement pour avoir été conseillé par d’autres.
En plus des plages, les autres sites, à l’exemple du nouveau port de pêche et de plaisance, les sites des ruines romaines connaissent une présence importante de touristes. Les plages de la ville côtière de Tigzirt connaissent ces derniers jours un afflux considérable des estivants. Cela peut se constater à chaque virée que l’on fait à travers les plages ainsi que les autres sites de cette station balnéaire située à 40 km au Nord de la ville de Tizi-Ouzou.
Les plages sont prises d’assaut particulièrement durant les week-ends par des familles venues des quatre coins de la région et des différentes localités du pays. Cela s’est accru surtout durant ces dernières périodes de canicule et l’arrivée de la période de haute saison où la plupart des citoyens sont en vacances. “Comme à chaque été dès l’arrivée des vacances, je m’installe avec ma famille à Tigzirt.
Nous aimons bien cette coquette station balnéaire, où nous retrouvons repos et détente», nous a déclaré Hamid, un estivant venu de la capitale. En plus des vagues de chaleur, beaucoup d’estivants ont choisi les plages de Tigzirt, vu les risques et ainsi que la psychose des maladies qui sévissent dans les autres plages du centre et de l’ouest du pays. Les seuls éléments qui provoquent parfois des désagréments aux estivants sont les coupures fréquentes d’électricité et les pénuries d’eau dans plusieurs quartiers de la ville. Pour faire face à cet afflux, les autorités ont renforcé l’effectif des agents de l’ordre pour réguler la circulation automobile.
Par ailleurs, plus d’une cinquantaine d’hommes des éléments de la Protection civile avec les moyens indispensables sont déployés à travers les différentes plages autorisées de la station. En plus des plages, les autres sites, à l’exemple du nouveau port de pêche et de plaisance, des sites des ruines romaines connaissent une présence importante de touristes. D’ailleurs dès l’arrivée de la nuit et pour fuir la chaleur suffocante, les familles circulent ou s’installent jusqu’à une heure tardive de la nuit, au niveau du port ou de la grande plage de la ville.
Ville millénaire bâtie par les Romains entre 145 et 147 avant J.C, Tigzirt est la destination de prédilection de milliers d’estivants venant de plusieurs wilayas du pays. L’antique Iomnium recèle des potentialités indéniables en matière de tourisme, mais qui demeurent inexploitées. Parmi les sites les plus prisés, l’îlot (Thigzirt, en tamazight) d’où la ville détient d’ailleurs le nom. Le visiteur qui débarque à Tigzirt est vite tenté par la traversée vers ce coin paradisiaque peuplé d’oliviers sauvages, de lentisques et de goélands.
Une flottille de barques appartenant à des pêcheurs assure la liaison avec ce bout de terre flottant, situé à 500 m de la rive. Cette activité touristique génère certes une entrée d’argent aux jeunes de la région, mais elle n’est pas sans risques de dégradation de la faune et de la flore. Le couvert végétal et les arbres sont massacrés et les oiseaux marins, dérangés dans leur milieu, sont contraints de quitter leur habitat pour aller vivre ailleurs, sous d’autres cieux plus cléments, le temps que cesse le flux bruyant et polluant des visiteurs indélicats.
Chassés de leur repaire, les goélands et les mouettes qui peuplent l’endroit pondent sur les toits des maisons et près des balcons. L’Office de tourisme de Tigzirt avait déjà tiré la sonnette d’alarme en appelant à la réglementation de l’accès par des visites guidées afin de limiter les dégradations. En 2001, la direction de l’environnement avait entrepris un projet de consolidation et de protection de l’îlot, menacé par l’érosion, mais sans pour autant mettre un frein aux agressions que subit ce joyau naturel.
Les stigmates de l’incivisme de certains visiteurs de l’îlot sont visibles partout, sur la terre ferme et dans l’eau, où sont abandonnés toutes sortes de détritus. Fin mai, une opération de nettoiement du fonds marin des déchets a été menée à Tigzirt par la direction de l’environnement de la wilaya de Tizi -Ouzou et le commissariat national du littoral (CNL). Les déchets collectés sur l’îlot et ressortis de la mer ont été acheminés au port à bord d’un chalutier avant d’être transportés vers le CET de Tizi Ouzou. Une «bonne» pêche dans les filets : plastique, anciens filets, cordes abîmées, objets hétéroclites et des…pneus. L’îlot de Tigzirt mérite de retrouver sa splendeur naturelle d’antan.