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Alger

Le CREAD le recommande « Repenser le modèle de développement économique et social »

L’Algérie a fêté le 5 juillet dernier le soixantième anniversaire de son indépendance. Différents choix d’approches de développement économique ont été faits depuis l’indépendance du pays visant à mieux le positionner dans l’économie mondiale et régionale. Elles se sont traduites par de multiples réformes structurelles et des programmes d’action et d’investissement, qui ont concerné l’ensemble des secteurs économiques.

Toutefois, les ressources générées par les exportations d’hydrocarbures, source quasi-exclusive des revenus extérieurs de l’Algérie, ont constitué le pilier de la politique économique et sociale. Les choix ont été chaque fois imposés par les circonstances particulières du moment. Des chercheurs au CREAD estiment que « l’Algérie, se retrouvant face à des défis et des enjeux géopolitiques, économiques, sociaux, technologiques et environnementaux (changement climatique) majeures », doit changer d’approche, en « repensant son modèle de développement économique et social au-delà des hydrocarbures pour une croissance économique durable, notamment après la crise économique de 2014, accentuée par la crise sanitaire de la Covid 19 ». 

De leur point de vue, « le progrès d’une nation se mesure certes par son niveau de croissance, mais aussi par le recul des inégalités sociales au sein de sa population ». L’Algérie a préservé son caractère social depuis l’indépendance. Néanmoins, soulignent-ils, « la persistance des inégalités sociales, la problématique de la rationalisation des dépenses publiques et le ciblage des aides représentent toujours les entraves d’une politique sociale équitable ».

Les chercheurs du CREAD rappellent que la diversification économique « a toujours été considérée comme un enjeu majeur pour l’économie algérienne, permettant, non seulement une meilleure résilience aux chocs, mais aussi une éventuelle promotion de l’intégration dans l’économie mondiale ». Ils déplorent cependant le fait que « l’Algérie est demeurée un pays mono-exportateur (d’hydrocarbures), faiblement intégré dans le tissu industriel de l’économie régionale et internationale, malgré son degré d’ouverture élevé ».

Pourtant, notent-ils, le pays a « largement affiché son ambition pour une intégration économique au niveau, surtout, régional, notamment au sein de l’espace économique africain ».

La sécurité énergétique se croise avec la politique économique

Des efforts sont déployés en matière de politique de rapprochement envers les pays africains et de promotion des exportations au profit des opérateurs algériens. Il est à noter que l’environnement économique et institutionnel, au niveau national et régional, joue un rôle primordial dans la promotion de l’intégration économique du pays.

Cette dernière peut être bien considérée comme un facteur clé d’une croissance soutenue et inclusive, à côté des autres facteurs largement discutés et retenus par les différents courants économiques. Plusieurs dimensions gravitent autour de l’intégration économique de l’Algérie et la croissance. Il s’agit du rôle de l’environnement économique et institutionnel dans la promotion de l’intégration régionale (Maghreb, Afrique, Méditerranée, région MENA etc.) ; l’investissement privé et la diversification économique ; l’intégration financière et croissance et les dynamiques de spécialisation (implications pour les entreprises et la promotion des exportations.

Les chercheurs du CREAD expliquent en outre que : « l’intégration de l’économie algérienne dans l’espace commercial africain est conditionnée par la taille économique des pays partenaires, les coûts de transport, la présence d’accord et la proximité géographique, tandis que la rente pétrolière constitue un frein à l’intégration et un obstacle aux échanges pour l’Algérie ».

Par ailleurs, ajoutent-ils, les résultats de l’estimation du potentiel du commerce de l’Algérie avec ses partenaires africains montrent « l’existence d’une forte capacité de croissance des échanges commerciaux notamment avec les pays limitrophes du Sud ».

Dans autre chapitre, ils soulignent que « la notion de la sécurité énergétique a beaucoup évolué au gré des évolutions technologiques, économiques, environnementales et géopolitiques », poursuivant : « elle n’est plus considérée seulement comme la disponibilité sans rupture de différentes sources énergétiques à des prix abordables, mais dans un sens plus large, elle n’est atteinte que dans la mesure où l’on a des ressources énergétiques suffisantes, diversifiées, respectueuses de l’environnement, peu couteuses, flexibles, fiables et dans une vision de développement durable ».

Cette notion large de la sécurité énergétique diffère selon le contexte, ou autrement d’un pays à un autre. En Algérie, relève le CREAD, la sécurité énergétique est considérée comme « principal objectif de la politique énergétique, et se croise avec l’orientation de la politique économique visant plus de diversification et de développement inclusif ».

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