Pour la première fois depuis fort longtemps, les Africains peuvent observer la guerre de loin sans se soucier de ses conséquences. Même si les médias occidentaux sont en train de sonner l’alarme sur un risque de famine en Afrique, en réalité, ce sont les Européens qui s’en ressentiront le plus.
Les signes sont déjà là : la Pologne, la Bulgarie, pour ne citer que ces proches pays de la zone de tension, en paient déjà le prix fort. Le gouvernement bulgare est tombé comme un fruit pourri de son arbre. Motif principal : les problèmes économiques qui ont touché les populations de plein fouet. La guerre en Ukraine n’aura pas été sans conséquence pour ce pays qui a fait le choix de se mettre à dos le Kremlin.
Si l’Afrique sub-saharienne est touchée, elle le sera par les famines programmées par l’Occident ; mais, là également, ce sera un retour de flammes dangereux pour les Européens. De nombreux pays dépendants exclusivement de la production de céréales de l’Ukraine ne sont plus ravitaillés depuis le début de la guerre. Conséquence : la crise alimentaire mondiale risque de s’aggraver et de pousser sur les routes de l’exil des millions de personnes, prévient Frontex, l’agence des garde-frontières de l’Europe. L’Union européenne doit se préparer à l’arrivée de nouvelles vagues de réfugiés poussés par une crise alimentaire mondiale, aggravée par la guerre en Ukraine, a averti lundi 12 juillet la directrice par intérim de l’agence de garde-côtes et de garde-frontières Frontex, Aija Kalnaja.
La sonnette d’alarme est tirée par l’agence européenne qui surveille les flux migratoires aux portes de l’Europe. Et elle inquiète Bruxelles qui défend depuis des années une politique répressive à l’égard des migrants – en multipliant notamment des accords avec la Libye, la Turquie, l’Algérie ou encore le Maroc – pour enrayer le flux d’arrivée de migrants africains, moyen-orientaux et asiatiques.
Les pays d’Europe tentent actuellement – sous la table – de négocier pour faire cesser la guerre en Ukraine ; ils sont même prêts à faire le premier pas vers les Russes. Les États Unis ont vite compris la leçon et essayent de solutionner le conflit palestinien pour faire pencher la balance afro-arabe de leur côté.
Cette curieuse guerre russo-étasunienne par Europe interposée aura été préjudiciable pour les Européens. Depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, c’est bien la première fois qu’ils se retrouvent dans une situation aussi critique.