Voici un Forum très important qui s’est tenu de manière discrète ; d’ailleurs tellement discrète qu’il a fait nourrir des doutes chez les rares observateurs de l’espace maghrébo-sahélo-européen qui ont commenté les travaux de ce Forum.
Cette 2e édition du Forum Dialogue Sahel-Europe où s’étaient retrouvés des universitaires, des experts civils et militaires et des diplomates du Sahel, du Maghreb et de l’Europe, mais aussi des représentants des plusieurs structures comme la Minusma, Barkhane, G5Sahel, etc. semblait vouloir faire introduire par la fenêtre ce qui a été poussé dehors par la porte. Sinon comment expliquer la présence d’organismes militaires qui ont fait leur temps au Nord-Mali, avec les échecs latents que l’on sait.
Le 2e Forum Sahel-Europe cherchait, selon nos sources au Mali, 1° à proposer un débat théorique et pratique sur la stabilité du Sahel entre les différents acteurs (militaires, diplomates, société civile, gouvernement, médias, universitaires), à travers des conférences et des masterclasses ; 2° à aider les analystes, les décideurs et les responsables de la mise en œuvre de la stabilisation au Sahel à prendre des décisions pour s’adapter à un contexte changeant, défini par un polyèdre de crises, par le biais d’ateliers sur les enseignements tirés (ouverts ou selon les règles de Chatham House) ; et enfin, 3°, à encourager le dialogue entre les différents acteurs stratégiques avec le monde universitaire.
Selon ses promoteurs européens, le forum de dialogue entre le Sahel et l’Europe vise à analyser les risques et défis partagés, à renforcer la coopération et à créer un espace de solutions aux défis communs. Ceci est le côté avenant de la chose. En réalité, la nouvelle politique déployée par Bamako, le Burkina Faso, la Guinée, etc. constitue le fond de l’histoire.
La présence des Russes est devenue intolérable pour les franco-européens, d’où les pressions interminables sur le Mali pour le contraindre à abdiquer. Même si on n’en parle pas ouvertement, la Russie est vécue comme un cauchemar par les Occidentaux.
La présence accrue de ministres français au Niger –maillon faible des pays de la sous-région, le prêt consenti à Niamey renseignent sur cette volonté française de trouver rapidement une alternative à leur déconvenue au Mali. De toute évidence, le Mali n’est pas le Niger, et Paris aurait aimé rester encore longtemps au Nord-Mali, mais bon, en période de disette on se contente de ce qui se présente.