Le gouvernement Akhannouch pourrait bien faire les frais de la rentrée sociale. En effet, le Palais a montré qu’il ne souhaiterait pas une rentrée agitée. Le Maroc vit depuis plusieurs mois déjà au rythme d’une colère sociale grandissante et gagne chaque jour un plus de terrain. Les protestataires ont battu le parvis des places publiques à Marrakech, Casablanca et les autres grandes villes, à un moment où le roi se faisait soigner en France.
Les rapports des services de la Sécurité intérieure marocaine, la DGED notamment, ont mis le doigt sur la déflagration qui pourrait faire secouer le royaume si rien n’était entrepris. Pourtant le roi compte maintenir Akhannouch quitte à renvoyer tout le personnel gouvernemental. Et c’est là où réside le problème, selon les experts de la politique au Maroc.
Aux dernières nouvelles, et à la demande du roi, le Premier ministre Aziz Akhannouch préparerait une importante modification de l’équipe gouvernementale. Mais ce n’est pas là le souhait de la population, qui, dans une large mesure, demande la tête d’Akhannouch en premier lieu.
On cite ainsi les ministres Abdellatif Miraoui (Enseignement supérieur) et Abdellatif Ouahbi (Justice) comme partants ; pourtant leurs noms ressort beaucoup moins que celui d’Akhannouch dans les slogans des manifestants.
Selon des sources, Jeune Afrique notamment, cette modification de la composition du gouvernement a fait l’objet d’une discrète rencontre, le 5 août, entre le chef du gouvernement Aziz Akhannouch et le conseiller du roi Mohammed VI, Fouad Ali Himma, par ailleurs ex-dirigeant du PAM.
Est-ce un léger lifting sauverait la tête d’Akhannouch ? On en doute fort…On l’a vu par exemple, lors de la réunion, récemment, du parti marocain « Nehj démocratique des Travailleurs, ses cadres sont allés jusqu’à proposer purement et simplement la suppression du régime d’El Makhzen pour remettre le Maroc sur rails. C’est dire que les partis et les citoyens deviennent de plus en plus audacieux pour exiger de faire tomber le système actuel.