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Vibrant hommage à Ali Laïmeche

Le village Icheriouen situé dans la daïra de Tizi Rached a rendu un vibrant hommage samedi, 6 août, au moudjahid Ali Laïmeche. Ce militant révolutionnaire a contribué énormément, mais surtout de manière efficace à l’éveil des consciences et à la formation des jeunes qui, vers la fin des années 1940, ont mis au monde ce sublimissime nouveau-né qu’est la Révolution algérienne.

Sa vie était, certes, courte, il est décédé à l’âge de 21 ans, mais riche en évènements, pleine d’actions et autres activités dédiées exclusivement à cette noble et honorable cause algérienne. Ali Laïmeche peut être classé parmi les pionniers de cette révolte à la fois militante et militaire contre la France coloniale.

Pour rendre hommage à cette figure emblématique du nationalisme indépendantiste et afin de décrire et de relater les multiples facettes de cette auguste personnalité, l’idée de réaliser un film documentaire sur lui a germé d’ores et déjà. Laïmèche Ali, un des militants nationalistes de la première heure, est gratifié d’un éveil patriotique précoce qui lui a permis, dès son jeune âge, de ressentir l’impératif indépendance de l’Algérie du joug colonial et a nourri en lui la conscience quant à la liberté de tout un peuple, à travers l’ultime solution qui est la lutte armée.

Aujourd’hui, la population de Tizi Rached évoquera, à l’occasion du 74e anniversaire de sa tragique disparition, son parcours de militant vaillant et convaincu de la cause algérienne et de défenseur de la langue amazighe. Le scénario et le montage financier sont actuellement en préparation. Le premier coup de manivelle a été donné il y a quelques mois déjà. Il sera tourné en partie dans son village natal, à Icheriwène, dans la commune de Tizi Rached, wilaya de Tizi uzou, alors que d’autres scènes seront réalisées au village d’Aït Zellal, dans la commune de Mekla.

Né le 14 juillet 1925 au village Icheriwène, dans la commune de Tizi Rached, Ali Laïmèche a commencé son combat politique à l’âge de 17 ans. Il était lycéen en 1942 à Ben Aknoun avec, entre autres, Omar Oussedik, Hocine Aït Ahmed, Mohand Saïd Aïche, Idir Aït Amrane, Sadek Hadjerès, M’barek Aït Menguellet, Ould Hamouda Amar et Saïd Chibane, membres de la cellule estudiantine d’Alger, rattachée au PPA (Parti du peuple algérien).

Son militantisme l’a conduit vers la clandestinité dans les montagnes de sa région natale, en compagnie d’autres membres du « groupe de Ben Aknoun ». Ceux qui l’ont connu lui reconnaissent un esprit de sacrifice, de dévouement et d’altruisme. Il s’agissait d’une personne pleine d’énergie et de dynamisme incommensurables auxquels il recourait souvent dans l’exercice de ses activités.

En 1942, le lycée de Ben Aknoun fut occupé par les Américains, ce qui entraîna le transfert des lycéens vers celui de Miliana. Miliana était le fief du scoutisme, dont le fondateur Mohamed Bouras, fusillé par les colonialistes pour ses idées patriotiques, était l’occasion à de nombreux lycéens de s’en inspirer. C’est ainsi qu’avant même sa clandestinité, en juin 1945, Ali Laïmèche avait mis en place, en juin 1944, la première structure des SMA (Scouts musulmans algériens) à Tizi Rached et qu’il essaima à travers d’autres régions de la Kabylie.

La création de cette structure avait pour objectif principal d’assurer une base militante solide et engagée du PPA pour la continuité du combat libérateur. Il a également contribué amplement à la préservation et à la longévité de la langue berbère en faisant apprendre à ses élèves des chants patriotiques en tamazight.

Et, pour éviter une cassure qui commençait à prendre forme dans les rangs du PPA à cette époque, un document a été confectionné par Ali Laïmèche, expliquant les tenants et les aboutissants visant à l’extension des cellules des militants déjà rendues opérationnelles tant en Kabylie que dans les Aurès. Malheureusement, Ali Laïmèche trouve la mort à Aït Zellal le 6 août 1946 à l’âge de 21 ans.

Toutefois, en octobre 1946, à l’occasion de la réunion des cadres du PPA et du MTLD, la délégation du district de la Kabylie, conduite par Benaï Ouali, a fini par imposer l’adoption du document confectionné par feu Ali Laïmèche. Ses frères de combat avouent que de son vivant Ali a toujours prêché l’unité d’action dans la cohésion tout en évitant de faire le jeu de l’ennemi et de ses auxiliaires.

La solidarité agissant de manière à faire front contre toute éventualité était son credo. Il privilégiait surtout la communication entre militants politiquement adversaires, par un dialogue franc et sincère.

Et c’est ainsi que fut le profil de Laïmèche Ali, jusqu’à sa mort. Il est tout à fait clair donc que l’engagement de Laïmèche Ali, qu’il a su mener sur le terrain à travers son double combat libérateur et identitaire depuis l’âge de 17 ans, a été consacré entièrement à l’indépendance de l’Algérie tout entière, mais aussi à la survie de la langue et de la culture amazighes.

La commémoration de l’anniversaire de sa mort se veut une manière de « ressusciter » ce valeureux militant disparu à la fleur de l’âge, ce révolutionnaire qui mérite tous les hommages.

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