Aujourd’hui, le président français, Emmanuel Macron, sera à Alger pour une visite de trois jours. L’étape est quasi-importante pour le président français, car elle intervient à moment de fragilisation extrême de l’Europe et de la France, notamment.
La révocation de la France au mali, puis les désaveux successifs au Burkina Faso, au Niger, et récemment encore aux Comores, font que l’Élysée passe par un moment d’extrême fragilisation, dont la guerre en Ukraine n’a fait qu’en accentuant les formes.
De toute évidence, la France passe pour être la locomotive de l’Europe sur les questions politiques, et on le sait, elle garde la main sur cette influence, qui a tendance à s’estomper certes, mais qui existe encore.
Pour revenir à la visite de Macron en Algérie proprement dite, ce sera un test de vérité, car les Algériens l’attendent au tournant. Ses propos du premier quinquennat lui seront mis sous le nez et les promesses non tenues comptabilisées.
Selon Olivier Véran, porte-parole du gouvernement français, les objectifs de cette visite sont multiples. « D’abord, il va s’adresser à la jeunesse qui entreprend en Algérie. Il va également s’adresser à la communauté française en Algérie qui est nombreuse, et qui est ravie que le président de la République (française) puisse venir », a-t-il affirmé d’emblée. Lors de cette visite, Emmanuel Macron sera accompagné « d’un certain nombre de ministres, de parlementaires de tous bords, d’acteurs institutionnels, d’opérateurs publics mais également de chefs d’entreprise ». Pour Olivier Véran, le déplacement du président français en Algérie « est placé sous le signe de l’avenir et du renforcement des liens entre la France et l’Algérie pour les jeunesses des deux pays ».
Bien sûr, les questions liées aux « enjeux énergétiques et aux enjeux migratoires » seront abordées par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et son homologue français. « La crise énergétique en Europe fera partie des dossiers qui seront sur la table », a-t-il fait savoir. De même, « ce sera l’occasion d’évoquer des coopérations entre la France et l’Algérie sur des enjeux régionaux ou des enjeux militaires. On pense particulièrement à la situation au Sahel ou en Méditerranée ».
Enfin, les deux dirigeants aborderont la question de la mémoire. « Il y aura aussi un objectif de poursuivre le travail d’apaisement des mémoires amorcé par le président de la République (française) antérieurement », a expliqué M. Véran.