Les pénuries se suivent et ne se ressemblent pas. Tél produit longtemps absent des étals qui réapparaît au grand soulagement des consommateurs, qu’un autre produit soit soumis à la même tension créant ainsi constamment un sentiment d’incertitudes et d’appréhensions qui ne plaide nullement à la sérénité à la consécration de la paix sociale. Les bousculades et agitations créées par la rareté de la semoule, de l’huile de table, du lait en sachet ne sont pas encore totalement estompées que voilà qu’un nombre important de médicaments, pourtant produits localement, sont introuvables dans les officines pharmaceutiques.
Les gymnastiques faites à travers de nombreuses wilayas par de nombreux patients atteints de maladies chroniques pour se procurer leurs médicaments sont tellement épuisantes qu’elles jettent les malades et leurs familles dans un total désarroi. Il faut en effet s’armer de patience pour trouver certains médicaments destinés au traitement de l’asthme, du diabète, des allergies, de l’hypertension artérielle et ainsi que ceux utilisés dans le traitement des cancers. Il faut voir ces malades qui s’adonnent à des tournées harassantes dans les pharmacies, téléphonant par-ci, par-là pour trouver le médicament désiré.
Malgré les instructions fermes du ministre de l’Industrie pharmaceutique, Abderrahmane Lotfi Djamel Benbahmed délivrés aux producteurs pour approvisionner les pharmacies dans les meilleurs délais en produits manquants, la situation reste toujours tendue. Où se trouvent les défaillances à l’origine de ces tensions ? Qui en est responsable ? On ne nous le dit pas ! Mais tout compte fait cela ne peut s’expliquer que par la mauvaise gestion. Sinon comment expliquer la disparition de médicaments produits localement ? Jusqu’à quand continuera-t-on à subir toutes ces pénuries intempestives ? Jusqu’à quand continuera-t-on à gérer au pif sans véritable planification, sans sérieux contrôle et sans sanctions des responsables laxistes et défaillants.
L’épisode de la pénurie d’oxygène médical en août 2021 avec la grave tempête sanitaire que cela avait provoqué sur les hôpitaux aurait suffi aux responsables du secteur à opter pour une gestion planifiée et anticiper tout type de pénurie ou de scénario sanitaire. Mais comme souvent chez nous et dans tous les domaines, on ne réagit qu’en retard et en aval. Si l’Algérie manquait d’argent et se trouvait obérée par les dettes comme, c’était le cas dans les années quatre-vingt dix, on pouvait au moins trouver des prétextes pour justifier ces pénuries, mais maintenant aucune circonstance atténuante ne peut les expliquer hormis celle d’une gestion approximative. Si l’on veut réellement donner du sens à cette Nouvelle Algérie, il faut que cette façon de gérer d’un autre âge cesse immédiatement. Sinon on aura encore à faire face à toutes sortes de pénuries dans les prochains mois et les prochaines années.