Il est vrai que le commerce avec les pays saharo-sahéliens est en train de prendre du volume et de la constance, mais bientôt, avec l’achèvement de la Transsaharienne, les choses vont changer du tout en tout.
En effet, le mégaprojet de la Route transsaharienne reliant Alger à Lagos, longue d’environ 4 800 km, sera réceptionnée d’ici le mois de juin 2021.
La transsaharienne s’inscrit dans le projet de réseau plus ou moins bien défini de grandes routes transafricaines reliant six pays, l’Algérie, la Tunisie, le Mali, le Niger, le Tchad et le Nigeria, lancé dans les années 1960. Suivi par un Comité de Liaison de la Route transsaharienne (CLRT), le projet est supposé aboutir à la construction d’une route composée de quatre branches reliant deux capitales maghrébines, Alger et Tunis, à quatre capitales subsahariennes, Bamako, Niamey, N’Djamena et Lagos. Les six pays membres de ce comité sont l’Algérie, la Tunisie, le Niger, le Mali, le Tchad et le Nigeria.
Avec la récession économique qui se déroule sous nos yeux, avec notamment deux motifs majeurs à la prévention, la chute des prix du baril sur les marchés pétroliers et la crise sanitaire qui n’en finit pas de s’étendre et de se métamorphoser, l’Algérie avait opté il y a une année, pour une réorientation commerciale et économique vers l’Afrique, sa « famille naturelle et traditionnelle».
Ainsi, l’accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) sera décisif pour les excédents algériens (pommes de terre, produits maraichers, blé, agrumes, ciment, agro-alimentaire, produits de transformations pétrochimiques et agraires), de même qu’il transformera les économies des pays africains en un marché important plus synergique et qui profitera à l’intégration dans tous ses aspects et à l’exploitation collective des richesses que recèle le continent.
Le volume des échanges commerciaux algériens avec la Zlecaf est actuellement très faible, car ne dépassant pas 3% du total des échanges. L’Algérie occupe la 20ème place du total des pays fournisseurs du continent pour une valeur de 2,2 milliards de dollars y compris les produits pétroliers, soit 0,4 % du total des importations du continent africain. Ces échanges effectués en grande partie avec les pays de l’Afrique du Nord faisant partie de la Zone arabe de libre-échange (ZALE) ne dépassent pas 0,3 de ses exportations et 0,8 de ses importations, a-t-il précisé.