Le glas est-il en train de sonner pour la bureaucratie, l’injustice, la corruption, la négligence érigés depuis des années en mode de gestion tant à l’échelle nationale que locale ? L’impunité dont ont bénéficié depuis des lustres des auteurs de « délinquance administrative » et de crime économique va-t-elle enfin prendre fin ? La panoplie de mesures prises dernièrement par le chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune, indique qu’il existe une réelle volonté de nettoyer les résidus de l’ancien système qui continuent toujours à sévir. En effet, la décision prise lors du dernier Conseil des ministres relative à l’accentuation des peines pour les auteurs d’atteintes à l’économie nationale et d’infractions à la réglementation des changes et des mouvements des capitaux est un indice qui ne trompe pas. On veut rapidement en finir avec la doxa ancienne où tout était permis et où l’intérêt personnel prime sur l’intérêt public.
Ce n’est pas facile, il faut en convenir, tant les mauvaises habitudes ont pris racine partout et que le mal est si profond, mais avec de la volonté et de l’application rigoureuses de la loi partout et pour tous, le pari sera inévitablement gagné. Aujourd’hui on peut dire, sans exagération, que même s’il ya pas mal de choses qui ont changé dans le bon sens , il n’en demeure pas moins que certaines des anciennes pratiques qui ont fait leur lit sous l’ancien système sont toujours en cours.
En effet, Il ne se passe pas une journée sans que des informations anxiogènes liées à ces anciennes pratiques, ne s’étalent sur les colonnes de la presse nationale. Spéculation, pénuries, contrebande, saisie d’importantes sommes de devises au niveau des aéroports, travaux bâclés, retards dans la livraison des projets… les atteintes au bon fonctionnement de l’économie nationale provoquées encore par ces anciennes pratiques ne se comptent pas. Et le pays ne peut pas se relever dans ces conditions, même si le baril de pétrole atteindrait les 150 dollars. Sans contrôle et suivi rigoureux des chantiers, sans nettoyage total de la bureaucratie, sans lutte implacable contre la corruption et la spéculation, sans application stricte des lois… on aura encore à souffrir des mêmes revers et des mêmes infortunes dans les prochaines années. Au regard des défis qui l’attendent et des dangers qui la guettent, l’Algérie ne peut plus se permettre de rater le coche cette fois-ci. Il faudrait que les réformes engagées actuellement soient les bonnes et qu’elles permettent au pays d’emprunter le chemin d’un réel développement qui prendra en charge les aspirations profondes de la population.