Élisabeth Borne sera, aujourd’hui, en Algérie pour concrétiser la réconciliation scellée par les présidents des deux pays fin août. La Première ministre française sera accompagnée d’une délégation de 16 ministres et de plusieurs chefs d’entreprise pour ce déplacement, lors duquel elle devrait rencontrer le président algérien Abdelmadjid Tebboune selon Matignon.
Cette visite vise à concrétiser la « Déclaration d’Alger pour un partenariat renouvelé », signée par les présidents français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune le 27 août au terme d’une visite de trois jours du chef de l’Etat français en Algérie.
Ce déplacement gouvernemental français de 48 heures est préparé depuis plusieurs semaines par l’Elysée, car au-delà des aspects économiques et politiques traités, il s’agit d’une visite aux enjeux stratégiques tout à fait exceptionnels.
Dans la délégation Borne, on trouvera donc, Bruno Le Maire (Économie), Gérald Darmanin (Intérieur), Catherine Colonna (Affaires étrangères), Olivier Dussopt (Travail), Agnès Pannier-Runacher (Transition énergétique), Pap Ndiaye (Éducation nationale) ou encore Rima Abdul Malak (Culture).
Il s’agit aussi de participer à la 5e session du comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN), un format qui rassemble les gouvernements algérien et français. Il n’a pas été réuni depuis décembre 2017 (à Paris), notamment du fait de la dégradation de la relation entre les deux pays.
Pourtant, aujourd’hui, le coup de froid diplomatique entre la France et l’Algérie, perceptible depuis 2019, semble lointain. Et à peine quelques semaines après la visite officielle du président Emmanuel Macron à Alger, la Première ministre française, Elisabeth Borne, se rend en Algérie plus apaisée.
Pour Libération, « la polytechnicienne sera accompagnée d’une importante délégation de seize ministres – à la hauteur du message politique que la France souhaite envoyer à l’Algérie après une décennie de relations tumultueuses ».
La visite de Macron, le 25 août dernier, semble avoir aplani les divergences et lisser les aspérités. Ce qui préfigure déjà ce que seront les relations pour l’avenir, après des décennies de relations passionnelles qui ont nui autant à l’Algérie qu’à la France.
Aujourd’hui, le ton est à la mesure et à la realpolitik, la France ayant compris, dans ce contexte géopolitique hostile, tous les bénéfices qu’elle pourrait tirer d’une relation apaisée et gagnant-gagnant avec Alger.