Quelles réformes seront nécessaires pour maintenir la croissance et faire face aux deux évolutions lourdes : la perturbation des marchés internationaux de matières premières et la hausse des prix des produits alimentaires sur le marché international ?
Les experts qui analysent à froid la structure de l’économie nationale et son évolution ne se font pas des aprioris sur la direction que va prendre l’économie, estimant que la crise constitue une opportunité pour l’avenir. Elle pousse l’actuel gouvernement à examiner l’alternative économique au pétrole qui devrait mettre fin à la dépendance aux hydrocarbures et encourager la diversification de l’économie notamment dans les domaines de l’agriculture, de l’industrie et services tertiaires.
L’Exécutif sait qu’un tel processus est inéluctable. Et qu’il est impératif de l’engager aussi rapidement que possible. Mais sur quel chantier faut-il travailler en priorité ? Des spécialistes des économies en transition, mettent en avant un package de réformes à mettre en mouvement à commencer par résorber l’informel, développer la finance islamique et le marché financier, lutter contre la fraude fiscale et l’évasion fiscale et développer de nouveau canaux financiers en dehors des banques, revitaliser la bourse d’Alger qui semble tombée en léthargie.
Le mouvement de cotation demeure, faible, très faible même. Elle n’est pas, à la hauteur des entreprises qui font l’économie. Certains parlent, par ailleurs, de l’impératif de mobiliser tous les secteurs d’activité pour la promotion de la bonne gouvernance. On sait que la question de la gouvernance a été posée mais pas traitée, dans le cadre des politiques publiques, mise en œuvre par le passé, dont certaines se sont révélées peu adaptées au fonctionnement de l’économie nationale.
Il faut dans cette optique un changement dans la politique des subventions, des salaires, de financement des importations, des transferts sociaux, entre autres. Les gouvernements respectifs n’ont pas réussi à mettre de la cohérence dans ces politiques, car ils n’y ont pas intégré la notion de bonne gouvernance.
Pourtant, ils avaient la possibilité de mettre en place les bonnes pratiques de gouvernance dans un pays qui en a besoins notamment en matière financière. Les disponibilités financières dont le pays disposait auraient crée une myopie dans la gouvernance financière ; l’argent coulait à flot, mais le pays n’avait pas su en faire un avantage comparatif que d’autres pays n’ont pas. L’argent, c’est bien, la politique financière, c’est mieux.
Les surliquidités, un pur produit de la rente, avaient été canalisées vers les salaires, vers une « prospérité sociale » maquillée, surfaite. Tout le monde sait que la politique salariale reste pendante, faisant, à un moment donné, polémique entre ceux qui étaient pour une valorisation des gains salariaux et ceux qui s’y opposaient.