La décision prise par l’Opep + de baisser drastiquement sa production de pétrole a sonné comme une gifle à la joue de l’Occident, les États-Unis y compris.
En effet, le cartel a pris la décision d’abaisser ses objectifs de production de 2 millions de barils par jour, à partir de novembre. Les prix, qui s’étaient repliés depuis le début de l’été, repartent à la hausse. Mais là n’est pas le problème.
Plus que les prix, il s’agit d’un affront à la toute puissance américaine. De toute évidence, l’Algérie, comme l’Arabie Saoudite et les autres membres de l’OPEP, ont cette fois-ci devant leurs yeux leurs propres intérêts. Le monde se dirige vers des précipices de plus en plus périlleux, et tant pis pour les plus faibles, les plus fragiles ou les plus démunis. Chaque État est en train de jouer sa survie.
Washington a beau supplier Ryadh de surseoir à cette décision, le temps que les choses s’améliorent, il n’en fut rien.
L’Arabie de MBS relève la tête et s’en tient à une position de principe : ses intérêts d’abord. Le pacte de défense brandi par les Etats Unis ne vaut plus rien maintenant. Les États Unis n’ont jamais protégé leurs alliés, le temps le démontre si bien.
La Russie a protégé ses alliés dans les moments de crises. Rappelez-vous la Biélorussie, la Syrie, et aujourd’hui, le Mali, aux portes sud de l’Algérie.
Les États-Unis reprochent aux Saoudiens de fournir de l’aide à la Russie en décidant avec l’Opep+ de réduire la production et de ce fait soutenir les prix du brut. Riyad se défend de toute connivence politique avec Moscou et parle de décision « purement économique ». En fait, l’administration Biden paie aujourd’hui le prix de sa politique décousue et extravagante vis-à-vis de l’Arabie saoudite. MBS veut mettre un point final à une aberration qui n’avait que trop duré.
La première lecture qui s’impose est que les États-Unis ont perdu leur bras de fer avec l’OPEP+. Pire encore, les États-Unis ont perdu le contrôle de leurs alliés du Golfe.
C’est un antécédent grave pour les États Unis, qui semblent opérer leur déclin. La guerre d’Ukraine a ouvert la boîte de Pandore. Parmi les secrets levés, justement, cette propension qu’ont les nouvelles puissances à mettre les États Unis à l’épreuve, à la défier, sans que les Américains ne trouvent assez de force pour une riposte de type Irak ou Afghanistan.
Les États Unis n’ont plus, seuls, les leviers de commande de l’humanité. Ils rentrent dans les rangs et deviennent puissance parmi les puissances, au plan militaire s’entend. Car l’économie américaine sera ce qui sonnera l’hallali du super-gendarme du monde.