Sarah-Jane Reed, la directrice de l’Orchestre allemand L’arte del mondo, qui a à son actif une quarantaine d’enregistrements, souvent primés, nous a parlé de leur participation au 12e festival International de la Musique symphonique, qui se poursuivra jusqu’au 20 octobre à l’Opéra d’Alger Boualem Bessaih, et des échanges interculturels entre l’Algérie et l’Allemagne.
Parlez nous de votre participation au 12e festival International de la Musique symphonique ?
C’est la première fois que nous faisons partie de ce festival, et la première fois en tant qu’invité d’honneur, c’est un grand honneur et une chance incroyable. Cela nous fait plaisir de jouer deux fois consécutive, devant un public magnifique et une salle presque pleine.
Vous montez sur la scène de l’opéra d’Alger pour la deuxième fois consécutive, comment avez-vous trouvé l’intérêt du public algérien pour la musique symphonique ?
Certes, le public algérien est différent de chez nous, mais il est très vivant. Je l’ai trouvé extrêmement concentré et très intéressé. Durant les deux heures du spectacle, il ne bouge pas, il ne dit rien, il apprécie juste le moment, et c’est émouvant. C’est vraiment une grande joie de jouer pour eux.
Comment avez-vous trouvé la musique algérienne ?
La musique algérienne est vraiment sensationnelle, très rythmée et très belle. Quand on l’entend, on à tout de suite envie de danser. D’ailleurs, tellement je l’ai apprécié, j’ai dansé durant les répétitions.
Avec l’Orchestre L’arte del mondo, nous avons l’habitude de faire des fusions et des échanges interculturels. Comme vous le savez, nos racines sont dans le baroque et le début du classique, mais nous avons tendance à mélanger les genres et les styles. Pour nous c’est une très grande chance de jouer avec l’Algérie. C’est une rencontre fascinante.
Justement, y’aura-t-il d’autres échanges avec l’Algérie ?
Nous espérons beaucoup rejouer avec l’Algérie. C’est la première fois qu’on met nos pieds dans ce beau pays. On a appris à connaître le peuple Algérien. Dès notre arrivée à L’aéroport international d’Alger Houari Boumédiène, on a senti cet accueil très chaleureux. Les gens ont le respect de l’autre, et c’est incroyable. On a été complètement ébloui. On s’est fait des amis, nous voulons absolument revenir.
Nous souhaitons faire un échange, ou l’Algérie pourra aussi venir en Allemagne. On espère qu’il y’aura une possibilité. Nous sommes en contact avec le festival pour poursuivre cet échange.
Je pense que la musique algérienne sera très intéressante pour le public allemand.
Comment avez-vous trouvé le niveau des musiciens algériens ?
Le niveau des musiciens algériens est très bon. Quand on s’est rencontré sur scène pour la première fois, ça a fonctionné tout de suite. On était au même pupitre. Nous avons eu un musicien algérien et un autre allemand etc. En temps normal, il faut un minimum de temps pour réussir une fusion, et s’habituer les uns aux autres mais avec l’Algérie, nous avons eu une fusion immédiate.
Nous avons de différentes façons de travailler mais avec cette fusion, on s’est beaucoup influencé, ce qui a permis d’enrichir l’autre, et de jouer et vivre la musique d’une autre manière. J’espère que c’est idem pour les Algériens.
Quel souvenir vous gardez de l’Algérie ?
J’espère que l’Algérie ne restera pas qu’un souvenir, et ce que pense tout l’orchestre. Mais je garde un souvenir d’un pays magnifique, des gens très chaleureux. La cuisine est extrêmement bonne. Ce qui est important car cela fait partie de la culture algérienne. Nous n’avons pas découvert l’Algérie. Nous avons eu la chance de découvrir un peu Alger, mais il reste trop de choses à voir. On espère y remédier la prochaine fois, et que l’Algérie soit notre invité.
L’arte del mondo
L’orchestre l’arte del mondo, fondé en 2004 s’inscrit dans la tradition de la musique dite ancienne sur instruments faisant partie du patrimoine ancien, mais se consacre également aux instruments et au répertoire moderne.
Il se distingue par ses programmes innovants, par exemple des projets musicaux et inter culturels avec l’ensemble turc Pera ou des artistes de l’Opéra de Pékin. L’ensemble musical se produit dans les villes d’Allemagne et est invité dans de nombreux pays pour présenter les plus belles compositions comme l’œuvre ‘’The Four Seasons’’, de Vivaldi, surtout lorsqu’elle est revisitée par le compositeur Max Richter. L’arte del mondo, a à son actif une quarantaine d’enregistrements, souvent primés, dont l’opéra Scherz, List und Rache de Kayser/Goethe (Sony/dhm 2020), l’opéra de Salieri La Fiera di Vene zia (Sony/dhm 2019). Il est à souligner que l’arte del mondo est un “orchestre en résidence permanente” chez Bayer Kultur et est soutenu notamment par le ministère de la Culture et des Sciences du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie,