Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, a indiqué que le secteur procédera, au début de la semaine prochaine, au déstockage progressif d’une quantité de 100.000 quintaux de pomme de terre et à sa mise sur le marché. Selon le ministre, l’approvisionnement en ce tubercule est stable.
Cette étape s’achèvera à la fin décembre prochain, a-t-il affirmé, lors d’un point de presse, en marge de la célébration de la Journée mondiale de l’alimentation. La campagne de récolte de la pomme de terre sera lancée dans certaines régions du pays, à l’instar de Mostaganem et Skikda, à la fin novembre, sachant que le secteur avait entamé, depuis 6 mois, l’opération de distribution de la production nationale de semences, outre la réunion des conditions idoines à la production, parallèlement au stockage de quantités considérables de pomme de terre au niveau des établissements économiques relevant du secteur.
Il faut noter que le secteur se prépare pour le mois de Ramadhan en vue d’éviter la pénurie et œuvre à la stabilité des prix, surtout que cette denrée alimentaire est saisonnière et connaît une période de soudure entre novembre et décembre et entre mars et avril.
Concernant le concentré de tomate, le ministre a indiqué que l’Algérie n’a pas importé ce produit depuis 2018 à la faveur de sa production qui a connu une évolution remarquable en moins de deux années, avec l’ambition de son exportation.
Pour ce qui est de l’ail, M. Henni a fait savoir que l’Algérie n’a pas importé ce produit depuis 2020, et dispose de stocks suffisants pour couvrir la demande.
Quant aux aliments de bétails, l’Algérie économise depuis 2019, un montant de 507 millions USD/an, après avoir cessé d’importer une matière entrant dans la production de ces aliments.
Dans le cadre des préparatifs pour le mois de Ramadhan, le ministre a fait état de la remise d’un plan d’action au Conseil interprofessionnel de la filière avicole, lui permettant de réguler raisonnablement les prix. Au cours de cette semaine, l’Office national des aliments de bétails (ONAB) a été instruit d’injecter des quantités de ce produit sur le marché au prix de 320 DA/kilogramme.
Il a en outre précisé que la hausse de prix des viandes blanches est injustifiée, notamment au regard de la stabilité des prix des matières premières tels le maïs et le soja, qui « n’ont pas connu une hausse entre mars et octobre », en sus des avantages accordés par l’Etat comme l’exemption de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) pour encourager les éleveurs de volailles et subventionner les prix sur le marché, et le raccordement des exploitations agricoles à l’électricité.
Dans le but de mettre fin à la hausse de prix des viandes blanches et rouges, le ministre a fait état de l’organisation, la semaine prochaine, d’une réunion avec les éleveurs en vue de résoudre ce dossier. Concernant la filière des viandes rouges, le ministre a fait savoir que le secteur tiendra une réunion avec toutes les représentations des fédérations de production (de viandes rouges), le Conseil national interprofessionnel de la filière viandes rouges (CNIFVR) ainsi qu’avec tous les acteurs, pour demander les solutions possibles dans le cadre de la subvention accordée par l’Etat.
« L’Etat a accordé toutes les subventions nécessaires », a-t-il dit, ajoutant que ces réunions « aboutiront à des solutions définitives pour réguler les prix au profit des citoyens et stabiliser le marché durant les prochains mois ».
Viandes : des mesures pour baisser les prix
Le ministre a estimé à ce propos, que la hausse des prix des viandes est injustifiée, au vu de la stabilité des prix des aliments de bétail sur le marché mondial, relevant dans ce sens, la nécessité de réduire le nombre d’intermédiaires en vue de maîtriser ces prix.
A ce titre, le ministre a souligné que les prix élevés de la viande d’agneau sont dus au grand nombre d’intervenants dans la vente au détail, d’autant que « la marge bénéficiaire s’élève à 800 DA/kg chez le détaillant par rapport à son achat auprès des éleveurs ».
Il a rassuré quant à la disponibilité des stocks d’orge subventionné destiné à alimenter le bétail, le secteur n’ayant encore reçu aucune demande des éleveurs sur l’orge, ce qui prouve, a-t-il dit, qu' »ils utilisent actuellement leurs propres stocks ».
Sur ordre des hautes autorités, le secteur lancera, en novembre prochain, une opération de recensement des éleveurs pour évaluer la richesse animale nationale, élaborer une véritable politique de subvention et rationaliser les prix des viandes rouges.
Importation de matériel agricole dès 2023
Ces statistiques, qui seront élaborées par des commissions ad-hoc dépêchées dans toutes les wilayas à travers le pays, seront « fin prêtes en décembre prochain ». Le Premier ministre, M. Aïmene Benabderrahmane, faut-il le rappeler, avait fait état, samedi dernier devant les membres du Conseil de la nation, de la concrétisation d’une nouvelle approche dans la gestion des filières viandes rouges et blanches qui repose, notamment, sur l’assainissement du marché « des intrus et des intermédiaires » versés dans le commerce du fourrage, laquelle devrait baisser les prix des viandes sur le marché.
S’agissant des engrais, M. Henni a précisé que l’Algérie a atteint une autosuffisance en urée 46 qu’elle exporte à l’étranger avec une valeur financière quatre fois supérieure au prix proposé à l’agriculteur local, faisant état de la poursuite des efforts concernant l’approvisionnement en engrais pour garantir la stabilité de la production céréalière et la production agricole en général, notamment suite à la réduction, de 50%, des prix des engrais au profit des agriculteurs.
Concernant l’importation de veaux et de vaches laitières par les investisseurs privés et les éleveurs, M. Henni a précisé que la licence d’importation est délivrée dans les délais de 48 heures via la plateforme numérique, à condition que le dossier remplisse toutes les conditions liées à la santé animale et aux vaccinations, indiquant que les derniers prix élevés de veaux et de vaches sur les marchés européens ont découragé ces opérateurs de les importer.
Pour ce qui est de l’importation du matériel agricole de moins de 5 ans, le ministre a précisé que cette mesure entrera en vigueur dès 2023 dans le cadre de la Loi de finances, et qu’elle concerne tous le matériel agricole, notamment celui destiné aux grandes surfaces et au sud qui nécessite un matériel spécialisé et adapté.