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Alger

Les voleurs en col blanc

L’ère de l’importation à tout venant, des surfacturations et des transferts illicites de devises de manière déguisée est en toute apparence révolue. Le gros élagage du nombre des importateurs de marchandises destinées à la revente en l’état effectué par le gouvernement dans le cadre de sa politique de régulation et de réduction des importations explique à lui seul la ferme volonté des pouvoirs publics à en finir avec les plaies liées à l’importation qui ont porté une grave atteinte à l’économie nationale. 

En effet, les dégâts causés à la bonne santé de l’économie du pays par les indus importateurs, les faux investisseurs et les champions de la surfacturation qui transféraient à l’étranger sans discontinuité des sommes astronomiques en devises, sont incalculables. Que de retards, que de maux, que de calamités générées par ces voleurs déguisés de devises. 

Les milliards de devises qu’ils ont détourné à leur profit, pour s’acheter des biens dans les capitales étrangères et remplir leurs comptes dans les banques suisse et ailleurs, s’ils étaient investi dans le développement du pays, auraient évité à l’Algérie bien des désagréments. Heureusement que l’impunité dont jouissaient tous ces voleurs en col blanc n’est plus maintenant de mise. 

L’indue importation, les transferts illicites de fonds vers l’étranger, les fraudes douanières, s’ils étaient tolérées et même encouragées par le passé  sont maintenant combattus avec fermeté. L’assainissement du nombre des importateurs, passé, en l’espace de quelques mois, de 43.000 à 13.000, montre l’important travail effectué dans ce domaine. Si par le passé, n’importe qui, pour peu qu’il ait du piston, peut s’improviser importateur et bénéficier de crédits bancaires en devises, maintenant seuls ceux qui font dans l’importation utile peuvent exercer ce métier. 

N’est pas importateurs qui veut ! et c’est une bonne chose qui évitera au trésor public, les tarissements périodiques dont il faisait l’objet auparavant. Les infractions au change, les surfacturations et toutes les fraudes dans les mouvements des capitaux doivent être criminalisés au même titre que la spéculation. La lutte menée depuis peu contre toutes ces plaies a porté certes ses fruits, mais des lois sévères doivent être élaborées pour empêcher à l’avenir toute velléité de détourner par déguisement les devises du pays. 

Tout en sévissant contre les fraudeurs on doit  également  encourager les vrais importateurs et exportateurs en leur apportant toutes les facilitations pour exercer pleinement  leurs activités. La politique de contrôle du commerce extérieur adoptée par le gouvernement a évité jusque-là à notre marché d’être inondé par de la camelote et a permis au produit national de se tailler une place de choix. Ce sont là des bons pas qu’il faudra consolider et renforcer pour épurer totalement les opérations du commerce extérieur.

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