A mesure que la date du Sommet arabe d’Alger se rapproche, les parasitages de « haute intensité » s’intensifient. Les critiques sur les médias et les réseaux sociaux en sont les moindres. Car il y a pire.
Certaines défections s’inscrivent dans une logique de leadership. Personne, surtout s’il se sent dans le rôle du leader qui a tenu tête à Washington, ne viendra vous donner encore plus d’atouts pour vous conforter dans votre rôle de leader, alors que lui-même veut s’accoutrer de ce rôle. Les calculs stratégiques sont aussi rigoureux que ceux de l’épicier qui tient une calculette à la main et comptent ses gains, pertes et profits de la journée.
A un certain niveau de la stratégie, il n’y a plus de hasard, mais de la programmation, de l’évaluation, du calcul et de la manœuvre tactique.
Mais tout cela était inscrit sur les tablettes des tenants de la sécurité nationale. Il était de l’ordre de la stratégie simple de pallier au plan A par des plans B, C et D. Le contexte que nous vivons nous commande d’avoir entre les mains, en plus des données et des palliatifs, tous les scénarios imaginables (et même inimaginables) et la riposte adéquate pour chaque film afin d’y faire face le sourire aux lèvres.
La réunification des rangs palestiniens, le bourbier libyen, la Tunisie, le Yémen, la Syrie, le Mali (dans un autre contexte que celui arabe, mais qui lui est intimement lié), etc. sont autant de dossiers qui attisent les appétits et alimentent les calculs géostratégiques les plus sournois. Et de ce fait, il serait puérile de croire qu’on allait laisser aux bons et seules soins de l’Algérie de sortir grandie d’un Sommet hautement décisif.
Nous vivons un véritable contexte de guerre. Comme on l’a vu, la guerre en Ukraine a ouvert la boite de Pandore. Beaucoup de secrets s’y sont échappés ; d’autres suivront également. Et il serait puérile de fredonner « give pace a chance » ; la chanson se fera en choral. En privé, il faut se préparer au pire.
Des géants risquent de tomber à chaque instant. Ils jouent leur survie. Qui des Etats Unis ou de la Russie sortira vainqueur de la guerre, dont l’Ukraine n’est qu’un terrain de jeu ? La chine profitera-t-elle de la situation ou à l’inverse, les risques la guettent elle aussi, d’autant que le motif russe (Donbass) est le même que le motif chinois (Taïwan)?
La chute d’un seul de deux géants entrainera dans sa chute d’autres pays, de moindre puissance. C’est la logique de la guerre. Les phases de déclin des puissances ont, historiquement, procédé par cette phase des douleurs de l’enfantement pour l’émergence d’autres puissances.
Nous vivons réellement un « nœud » de l’histoire et il serait judicieux et décisif de s’y préparer. Le Sommet arabe est un sommet d’importance. Quels qu’en seront les résultats, l’Algérie s’en sortira grandie. Il aura également démontré qui est qui et qui a fait quoi dans un contexte qui ne laissera pas l’ombre d’une chance aux États faibles, démunis ou fragiles.
