En dépit de toutes les tentatives ostensibles et souterraines menées ici et là pour faire échec à la 31ème session du Sommet de la Ligue arabe, le succès était au rendez-vous. Les efforts remarquables déployés par l’Algérie pour la réussite de ce sommet ont été payants. Mission accomplie pour l’Algérie qui peut s’enorgueillir d’avoir usé de tout son poids, dans une conjoncture internationale et régionale chargée de menaces, pour unifier les rangs dispersés des pays arabes et donner un nouveau départ à leur action commune.
Ni la défection et l’absence de certains « zaïms » arabes, ni les manœuvres du ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita n’ont contrarié ce sommet qui sera considéré sans nulle doute comme l’un des plus importants conclaves de l’histoire de la Ligue arabe. Rompant avec les traditionnelles rencontres de routine qui finissaient souvent en queue de poisson avec des déclarations finales creuses, ce sommet a eu le mérite de mettre chaque pays de la Ligue devant ses responsabilités.
Le malheur des pays arabes, les conflits qui ravagent certains d’entre eux, l’occupation de la Palestine sont le résultat de la division des rangs, pis de la complicité de certains avec les sionistes et les pillards des richesses du monde arabe. Et cet état de fait ne peut changer sans un sursaut des pays de la Ligue arabe qui doivent d’abord faire taire leurs discordes ensuite avant de penser à un avenir commun. Dans un monde inégal où les forts imposent leurs lois politiques et économiques, il n ‘ y a de salut que dans l’Union ! Et ce n’est plus un choix, mais une nécessité ! C’est à cela qu’appelle l’Algérie ! Dans son allocution d’ouverture officielle du 31e Sommet des États arabes, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a parlé justement de la nécessité d’une profonde réforme de la Ligue des États arabes pour jouer pleinement son rôle qui consiste entre autres à contribuer à l’unité des pays arabes, à sauvegarder leur indépendance et à promouvoir la coopération entre eux.
Les actions qui vont dans les prochaines semaines être entrepris comme prolongement de ce sommet, autour de la cause palestinienne, de la coopération économique et des dossiers syrien, libyen et yéménite vont montrer les fruits de ce sommet que d’aucuns qualifient déjà d’historique.
Arracher pour la Palestine le statut de membre à part entière à l’ONU, créer un pole économique arabe à même de préserver les intérêts communs des membres de la ligue, instituer un Fonds monétaire arabe pour le soutien des pays arabes en difficulté… tels sont les quelques recommandations prônées par le Président Tebboune pour entamer ce nouveau départ de la ligue arabe, en attendant de s’attaquer à d’autres questions plus complexes.