Dans le prolongement de la signature, le 28 juillet passé, du Mémorandum d’entente de concrétisation du projet du Gazoduc Transsaharien (TSGP), un accord bilatéral portant création d’un Conseil d’affaires algéro-nigérian a été signé vendredi passé à l’issue de la visite effectué en Algérie par le ministre nigérian des Affaires étrangères Geoffrey Onyeama. Encore une fois, les deux pays ont réaffirmé leur engagement à réaliser le mégaprojet de gazoduc transsaharien (TSGP) mettant ainsi fin aux polémiques entretenues depuis de longs mois autour de ce projet.
N’en déplaise aux détracteurs de l’Algérie, dont de nombreux youtubeurs algériens tapis à l’étranger, ce projet se concrétisera, malgré les lobbyings exercés ici et là pour favoriser l’autre gazoduc, le Morocco Gas Pipeline (NMGP). Tout plaide, en effet,en faveur du gazoduc passant par le territoire algérien : sécurité, coût économique, longueur, maintenance, contexte géopolitique… tous les aspects du projet lui sont favorables. Contrairement au NMGP qui devait traverser 12 pays sur 6000 KM et plonger même en partie dans l’Atlantique, le TSGP d’une longueur de 4 128 km ne traversera que trois pays, 1 037 km en territoire nigérian, 841 km au Niger et 2 310 km en Algérie. Malgré tous les atouts du TSGP, il en est quand même des voix, mêmes algériennes, qui défendent curieusement le NMGP.
Le battage médiatique mené notamment depuis janvier passé par des médias marocains et étrangers proches du Makhzen en faveur du NMGP, illustre combien les lobbyings étaient féroces et voulaient à tout prix faire achopper le TSGP. Si les agitations et les manœuvres des responsables marocains et amis du Maroc étaient compréhensibles, on ne peut que rester pantois devant ces sbires « algériens » installés à l’étranger se prenant qui pour un journaliste, qui pour un analyste qui défendent sans rougir le NMGP. Mais l’Histoire et même la Géographie finissent par reconnaître les leurs.
Le bon sens et la logique économique ont fini par triompher des coulisses politiques et des think tanks à la noix qui manœuvrent en faveur du Maroc. La diplomatie algérienne, sereine, a travaillé dans le calme loin des annonces sensationnelles employées à outrance par les rabatteurs makhzéniens. Les fruits sont là, la signature d’un mémorandum d’entente pour concrétiser ce projet, ainsi que le récent accord bilatéral portant création d’un Conseil d’affaires algéro-nigérian met fin à toutes les supputations galvaudées périodiquement ça et là par des voix haineuses.
Si pour l’instant rien n’a filtré sur la date de l’achèvement et de la mise en service de ce méga-gazoduc qui devra approvisionner l’Europe et les pays du Sahel, le contexte géopolitique actuel marqué par la flambée des prix du pétrole et du gaz et la quête de l’Europe vers d’autres fournisseurs en gaz, impose sa réalisation et sa mise en fonction en urgence.