Le pétrole étant appelé à s’épuiser -et son prix reste volatil- le pays devra se concentrer davantage sur la diversification de son économie. Cette recommandation prend de plus en plus de place dans le discours institutionnel et dans le débat public. Mais, les chargés des réformes n’arrivent pas à la traduire en acte sur le terrain économique. L’addiction pétrolière semble ainsi forte, empêchant la transition économique de s’opérer.
Tant que le pétrole conventionnel et non conventionnel est là, la diversification de l’économie va se faire mai à pas lents. Et il faut dire qu’en dépit des efforts déployés par l’État pour la diversification, l’énergie demeure la locomotive de l’économie dans son ensemble. Ainsi, les hydrocarbures ont toujours la peau dure, et le pays n’a pas réussi à s’en défaire. Il continue à y attacher de l’importance et y investir davantage.
Le fossile, l’Algérie semble en disposer encore pour plusieurs années à venir. Le pays veut en tirer le maximum de profit pour sa sécurité énergétique. Pour le faire, le secteur de l’énergie s’attelait à l’élargissement de la base des réserves de pétrole et de gaz à travers l’intensification des efforts d’exploration du domaine minier national, qui demeure sous-exploité.
L’Algérie dispose de ressources conventionnelles d’hydrocarbures d’un niveau appréciables dont une partie seulement a été traduite en réserves prouvées récupérables. Toutes ces ressources, vont contribuer à la sécurité énergétique et leur mobilisation contribuera à la diversification du mix-énergétique avec des effets positifs en matière de protection de l’environnement, dont la réduction de la pollution et des émissions de gaz à effet de serre est une de ses facettes les plus séduisantes.
L’Algérie doit relever les défis de la sécurité dans les domaines énergétique, alimentaire et hydrique, vu leur impact sur la croissance économique et le développement du pays. Le fossile dans son versant non conventionnel sera également exploité. Il s’agit, pour le moment, d’en évaluer les ressources afin de pouvoir définir les conditions optimales pour leur exploitation à long terme, aussi bien techniques, économiques qu’en termes de protection de l’environnement.
L’autre dimension de la sécurité énergétique est d’assurer une mise à disposition du produit et un service de qualité pour les ménages ou les activités économiques. Il s’agit aussi d’assurer un approvisionnement régulier en tout point du pays avec les qualités requises pour les besoins des consommateurs.
Voilà des défis énormes auxquels le pays fait face. Parviendrait-il à les relever ? Les plus optimistes pensent que Sonatrach peut se lancer en temps opportun dans le non conventionnel, qu’elle dispose de capacités nécessaires pour expliquer aux Algériens qu’il ne s’agit pas là d’une démarche aventurière mais d’une option visant à garantir l’avenir en matière énergétique. Et, ses potentialités permettent d’être optimistes quant aux perspectives d’avenir pour le secteur des énergies.
Pour mettre la compagnie nationale en concordance avec ses priorités stratégiques, le gouvernement a modifié la loi sur les hydrocarbures. Donc, tout ce qui permet de donner plus de consistance à la production des hydrocarbures est bon à prendre. Le grand problème dans tout cela est que la stratégie énergétique, fut-elle un succès, est éphémère et trompeuse. Et tant qu’il n’existe pas une réelle diversification, le pays continue à se tenir le ventre chaque fois que les marchés pétroliers vacillent.