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Entreprises-banques : Une relation de méfiance ?

Le total de crédits accordés à l’économie par les banques publiques et privées, au premier semestre 2022, avait atteint les 10.037 milliards de dinars avec une augmentation de 245 milliards de dinars par rapport aux affectations de fin 2021. Le montant des crédits contractés auprès des banques publiques est de l’ordre de 4.148 milliards de dinars à fin juin dernier, contre 3.976 milliards de dinars à fin 2021 soit une hausse de 50 milliards de dinars.

Les crédits accordés à l’économie représentent 64% du total des crédits bancaires. Le volume des crédits octroyés aux entreprises a ainsi  fortement progressé. Il y a toutefois des entreprises clairement mécontentes, estimant que les banques ne leur affectent pas assez de crédits. Or, pour bien fonctionner et enregistrer une croissance solide, les entreprises, qu’elles soient publiques ou privées, ont besoin d’une bonne et de stable relation de travail avec leur banque.

Des entreprises ont, dans bien de cas, dû mettre des projets de côté, faute de financement. Effectivement, la relation entre les entreprises et les banques demeure, des deux côtés, une relation de méfiance- et le mot est faible-. Souvent, les banques, notamment publiques, se montrent plus restrictives dans l’octroi de crédits destinés au secteur privé.

Ainsi, les entreprises privées ne sont pas traitées sur un pied d’égalité et sont dans une situation désavantageuse par rapport aux entreprises publiques. De fait, celles-ci, soutenues par les pouvoirs publics, ont relativement accès facile aux crédits.  Pour certains experts, les banques publiques se heurtent à des problèmes de gouvernance.

Dans ce cadre, plusieurs volets, dont la nécessité de clarifier le rôle actuel des banques publiques, mériteront une attention particulière. Par ailleurs,   l’activité de crédit des banques privées est orientée « quasi-exclusivement » vers le secteur privé (entreprises et ménages) avec une « concentration forte sur les opérations de court terme comme le financement du besoin en fond de roulement (BFR) des entreprises et le refinancement d’opérations d’importations ».

Dans un autre chapitre, les entreprises et notamment les PME estiment que l’accès au financement, notamment à moyen et à long terme, est le principal obstacle qui les empêche de se développer et d’investir. Et, que l’accès au financement est liée au fait qu’elles n’ont pas suffisamment de capacités organisationnelles.

En outre, les prêts qui leur sont consentis sont souvent des  prêts à très court terme, excluant toute possibilité de financer des investissements revêtant une importance majeure. Les PME sont considérées par les banques comme des emprunteurs à haut risque en raison du faible montant de leurs actifs et de leur faible niveau de capitalisation, de leur fragilité face aux fluctuations du marché et du taux de mortalité élevé qui caractérise cette catégorie d’entreprises.

Les banques reprochent aux entreprises le fait que leurs documents comptables, les états financiers ou le plan de développement ne sont pas suffisamment précis. Il s’agit beaucoup plus d’une absence de volonté de la part des banques, ces dernières accordant peu d’intérêt au fonctionnement de ces entreprises. La qualité des services bancaires doit être totalement revue pour permettre aux entreprises d’avoir une avancée en matière de développement de leur volume d’affaires. 

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