Les réclamations maintes fois exprimées par les travailleurs et les retraités portant sur l’amélioration des salaires et des pensions ne sont pas tombées dans les oreilles d’un sourd. Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune qui s’est déjà engagé en août dernier en faveur de l’augmentation des salaires, vient d’acter son engagement en ordonnant au Gouvernement, lors de la réunion du Conseil des ministres qu’il a présidée, de préparer les textes d’application relatifs à l’augmentation des salaires, des pensions de retraite et de l’allocation chômage.
Ces augmentations qui prendront effet à partir de janvier 2023 mettront certainement un baume aux ménages que l’inflation a mis à rude épreuve, ces derniers mois. En effet, la flambée chronique des prix des produits et des services, la baisse de la valeur du dinar, l’instabilité des prix du baril de pétrole dont dépend essentiellement l’économie nationale…ont fini, ces dernières années, par impacter sévèrement sur le pouvoir d’achat des Algériens .
Les salaires ont tellement perdu de leur valeur en raison de l’augmentation du coût de la vie et de la baisse de la valeur du dinar qu’ils ne suffisent plus à couvrir les plus élémentaires des besoins des familles. « Nous ne pouvons plus rien acheter », « nos salaires nous suffisent seulement à avoir juste de quoi manger »… ces phrases se répètent partout comme des ritournelles exprimant ainsi l’insoutenable situation à laquelle sont confrontées les couches défavorisées et les couches moyennes. Les études menées sur les dépenses vitales d’une famille de cinq membres (parents+ 3 enfants) ont montré qu’il faudrait au minimum un salaire de 82.000 DA pour assurer les besoins essentiels.
Quand on sait que l’écrasante majorité des salariés et retraités algériens touche moins de 40.000 par mois, on comprend la détresse dont laquelle évolue la majorité des ménages. La décision du président Tebboune tombe à point nommé pour rendre l’espoir aux travailleurs et aux retraités aux prises avec un quotidien très difficile.
Ces nouvelles augmentations, très bonne nouvelle en soi, vont certainement atténuer de la faiblesse actuelle du niveau des salaires en Algérie et réduire les écarts constatés avec les salaires appliqués par les pays voisins. Ces augmentations qui doivent évidemment tenir compte des équilibres financiers doivent être accompagnées par des mesures de régulation permanente du marché et de lutte contre l’informel. Sinon, ces augmentations seront vite absorbées par les hausses intempestives des prix, qui accompagnent souvent, en Algérie, la moindre augmentation salariale.