Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a reçu, hier, à Alger, le président du Panel de haut niveau sur la sécurité et le développement au Sahel, ancien président de la République du Niger, Mahamadou Issoufou.
De même, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, s’est entretenu mardi à Alger avec Mahamadou Issoufou, qui effectue une visite de travail en Algérie.
L’entretien a porté essentiellement sur la mise en œuvre du mandat confié par les Nations Unies et l’Union Africaine au président Issoufou, en vue d’évaluer les défis auxquels sont confrontés les pays de l’espace géostratégique du Sahel et de recommander des réponses collectives adéquates notamment en matière de sécurité et de développement.
L’Algérie a été l’acteur majeur de la triple région maghrébo-saharo-sahélienne avant le duo franco-atlantiste ne vienne y mettre un chaos qui dure depuis 2011. On s’en souvient, l’intervention militaire contre Kadhafi, avec mission de s’en débarrasser, quoi qu’il en coûte, a provoquer le retour de près de 1 000 soldats maliens, garde prétorienne du Guide, au Nord-Mali, puis il y a eu l’effet domino qu’on connait : MNLA, déclaration de la partition de l’Azawad, chute de Tripoli entre les mains des salafistes et de l’inquiétant Haftar, éviction d’ATT, prolifération des groupes armés, attaque du consulat d’Algérie et rapt de sept diplomates, Serval, puis Barkhane, etc.
Toutefois, le Plan d’Alger, en 2015, a permis de faire tasser un peu les choses, et la Confédération des mouvements de l’Azawad s’est plié au jeu de la négociation. Aujourd’hui, les « accords d’Alger » avancent, quoi que laborieusement, mais donnent l’espoir d’une paix possible.
Le départ de Barkhane et des multiples mécanismes militaires, aussi dangereux que curieux, tels que Tabuka, G5-Sahel, etc. vont laisser une place au Plan d’Alger.
Le rôle de l’Algérie est qu’elle partage pratiquement des frontières terrestres avec ses sept pays voisins, le Sahara occidental, la Libye, le Mali, la Mauritanie, le Maroc, le Niger et la Tunisie pour un total de 6 734 km.
Dans le détail, c’est 982 km avec la Libye, 1 329 avec le Mali, 461 avec la Mauritanie, 1 739 avec la Maroc, 951 avec le Niger, 1 010 avec la Tunisie, et 39 avec le Sahara occidental. C’est-à-dire qu’elle embrasse pratiquement les principaux pays saharo-sahéliens.
Au plan économique, « les efforts consentis par l’Algérie dans le cadre de la coopération sécuritaire interafricaine pour la lutte contre les menaces terroristes ainsi que ses initiatives visant à promouvoir l’intégration économique dans la sous-région à travers de grands projets structurants tendant à favoriser une prospérité partagée à travers la zone africaine de libre échange (ZLECAF) ».
D’ailleurs, Issoufou a souligné « le rôle important de l’Algérie pour la stabilisation et le développement de la région du Sahel » , tout en se félicitant du soutien apporté par notre pays pour le succès de sa mission ainsi que des actions envisagées par les Nations Unies et l’Union Africaine pour l’avènement d’une ère nouvelle dans la région ».